12e Congrès du PDCI : KKB fait d’importantes révélations

  • 12/10/2013
  • Source : Soir Info
La visite de « courtoisie » doublée « d’hommage au professionnalisme » qu’effectuait Kouadio Konan Bertin, vendredi 11 Octobre 2013, au Groupe Olympe, a tourné à une série de confidences sur le 12e Congrès du Pdci.

Le candidat malheureux à la présidence du parti doyen a confirmé qu’il s’était bel et bien entretenu avec Henri Konan Bédié quelques heures avant la grand-messe. « Il m’a proposé d’entrer au secrétariat exécutif », a soufflé Kouadio Konan Bertin dit KKB. Il affirme avoir répondu à l’ancien chef d’Etat qu’il était candidat à la présidence du parti et non à un poste au sein d’un secrétariat exécutif qui n’existait pas encore. Quid des 18 millions f. cfa au titre du cautionnement des candidats ?

L’ancien chef de la Jpdci a formellement démenti la rumeur qui laisse passer Charles Konan Banny pour son principal financier et donateur des 18 millions frs. « Ce sont des amis qui m’ont accompagné. Lorsque Bédié, à travers le bureau politique, a introduit cette clause de 18 millions frs à verser par les candidats, des amis sont venus spontanément vers moi. Neuf (9) d’entre eux ont décidé, chacun de payer la somme de 2 millions frs. On tente de tout reporter sur Banny. Ce n’est pas juste », a fait valoir le député de Port-Bouet.

Lorsqu’il lui a été demandé pourquoi il avait pris part à l’élection nonobstant la « fraude » qu’il avait lui-même dénoncée et le manque de lisibilité au niveau de la liste électorale, KKB a répondu qu’il avait participé au scrutin « pour la symbolique ». Il savait la « messe déjà dite » : « il m’a fallu y aller pour la symbolique. Jusqu’à vendredi, Bédié était convaincu qu’il n’aurait pas d’adversaire ». Kouadio Konan Bertin, s’il ne joue pas les « mauvais perdants », croit tout de même savoir que des pratiques peu catholiques se sont produites lors du Congrès.

L’hôte des Rédactions du Groupe Olympe a fustigé des « achats » de voix, citant nommément le baron d’un parti allié au Pdci qui aurait fait le tour de plusieurs chambres d’hôtel, muni d’enveloppes. Il a aussi cité des cadres de sa propre formation politique, le Pdci, qui auraient fait preuve d’un « véritable activisme ».

Ni suiveur, ni esclave

KKB a pointé du doigt la « technologie électorale » : il explique qu’un grand nombre de ses partisans ont été empêchés de voter parce que les noms ont « tout simplement été modifiés dans le serveur ». Pour le candidat malheureux à la présidence du Pdci, les militants ont été « floués ». « On leur a servi de la grosse farine », a relevé le député élu sous la bannière Rhdp. Il a assuré ne rien regretter de son « aventure », tournant en dérision un secrétariat exécutif- nouvel organe issu du 12e Congrès- où la « moyenne d’âge est de 63 ans ». « Où se trouve le rajeunissement dont on a parlé ? N’est-ce pas que le thème du Congrès était Renouveau, rajeunissement et renaissance ? », s’est interrogé KKB.

L’adversaire de Henri Konan Bédié voit des « éléments positifs » dans sa candidature. « Cela a permis de mettre fin au militantisme moutonnier. En Afrique, on a tendance à élever le chef de parti au rang de demi-dieu. Ma candidature a permis de confondre ceux qui ont toujours pensé que j’étais manipulé. Je veux qu’on me respecte dans ma dignité d’homme. Je ne suis pas un suiveur. Je ne suis pas non plus un esclave. L’esclave, c’est celui qui, conscient de son sort, refuse de s’affranchir. Et moi, de soldat perdu, je suis devenu quelqu’un qu’on appelait pour négocier », a énoncé KKB. « Je considère ce Congrès comme une victoire. Souvenez-vous que deux ans plus tôt, il était pratiquement impossible de parler de Congrès », a, à nouveau, déclaré le député de Port-Bouet.

Déchargé de toute fonction, il se comportera désormais comme « un militant ordinaire avec sa liberté de penser, d’aller et venir ». Son prochain combat sera celui « d’une candidature Pdci à l’élection présidentielle ». « Le problème reste entier », a apprécié Kouadio Konan Bertin.

Le parlementaire s’était rendu au Groupe Olympe en signe d’hommage au « traitement équilibré de l’information » et au « professionnalisme » des journalistes. Le Directeur des publications du Groupe Coulibaly Vamara a rappelé la « neutralité » de ses titres. Il était assisté du Rédacteur en chef de Soir Info, Kikié A. Nazaire et des services Politique des deux quotidiens, Soir Info et L’inter, amenés par leurs responsables respectifs, Armand Depeyla et Hamadou Ziao.

Kisselminan COULIBALY