Yopougon: Une femme policier exécutée par son mari policier

  • 22/04/2014
  • Source : autres presses
Doit-on encore permettre aux hommes et femmes, corps habillés, de se mettre en ménage ? On est en droit de s'interroger sérieusement, même si cela peut paraître une négation de la liberté en amour.

Ce, au regard des drames à l'arme à feu, de plus en plus enregistrés au sein de ces couples. Une autre malheureuse preuve vient hélas d'être donnée au quartier « Siporex », à Yopougon. En ces lieux, le sergent-chef Abé Alain a abattu sa femme, le sergent Adon Marie-Laure. Le crime a été perpétré le samedi 19 avril 2014.

En effet, à en croire de nos sources, Abé Alain et Adon Marie sont tous deux en service à la Direction des renseignements généraux ( Drg). C'est dire qu'ils se rencontrent tout le temps. Cette proximité finit par créer des sentiments amoureux réciproques entre les deux. Cette idylle jusque-là vécue « au noir », les deux jeunes gens décident de la porter au grand jour.

Désormais, comme on le dit, ils filent le parfait amour au vu et au su de tous. Mieux, Alain et Marie-Laure se mettent en ménage. Depuis donc l'année 2005, les deux flics vivent maritalement. Là-bas, dans leur logis, au quartier « Toits rouges » à Yopougon, ils mènent une vie tranquille. Malheureusement, ces derniers temps, c'est le coup de semonce dans le couple. Plus rien ne va. L'atmosphère est « empoisonnée ». Mais comment expliquer tous ces soubresauts ?

Des sources indiquent que le sergent-chef Abé Alain soupçonne sa femme, d'entretenir des liaisons amoureuses avec un de leurs supérieurs : un commissaire de police. Une autre source, vient plutôt clouer le policier au pilori, en soutenant plutôt que c'est sa femme qui l'a surpris dans des galipettes avec une autre. Faux tout cela, viendra couper, une source proche du couple.

Et celle-ci, de faire des révélations sur les raisons de l'ambiance pourrie entre le couple de policiers. Il revient en effet de ces informateurs que, le sergent-chef, depuis déjà un bon moment, n'est plus en possession de sa puissance de feu que l'on appelle vulgairement « garçon pile ». Mais il nous revient que Marie-Laure n'en fait pas vraiment un problème. Même si, la conséquence immédiate est qu'ils n'ont pas d'enfant, signe matériel et tant voulu par les couples, pour marquer à la face de tous, la bonne santé de leur relation. D'ailleurs, elle se garde de l'évoquer publiquement, pour ne pas livrer son homme à la risée.

Toujours poursuit notre source, le problème du mal-être, au sein du couple, est bien ailleurs. Il est indiqué, en effet, qu'à la maison, c'est Marie-Laure qui effectue pratiquement toutes les dépenses. A part celles insignifiantes que s'adjuge son mari. Les factures, la popote, etc, c'est elle. Vrai ou faux ? En tout cas, les choses se désagrègent. La jeune femme de 35 ans n'en peut plus.

Elle lance à son mari que s'il ne changeait pas de comportement, pour se rétablir dans le costume de chef de famille, il ne devrait plus pouvoir compter sur elle, pour l'accompagner dans le ménage. Et pour davantage mettre la pression, pour amener son homme à assumer ses charges de chef de famille, elle quitte le foyer conjugal. Ce, pour dit-elle, donner l'occasion à chacun d'eux de réfléchir sérieusement à la suite de leurs relations. En allant vers une telle option, Marie-Laure croit alors faire bouger les choses. Elle va donc s'installer momentanément chez sa sœur qui vit avec son époux, au quartier « Siporex ». Depuis donc deux semaines, ses bagages y sont posés. Et depuis ce temps, les familles du couple s'activent à recoller les morceaux, pour que tout redevienne comme avant, entre Alain et Marie-Laure.

Le film du crime
On en est là, à en croire toujours les informations qui nous sont rapportées, quand arrive le fameux samedi 19 avril 2014. Ce jour-là, dans la matinée, le sergent-chef Abé Alain joint le cousin à sa femme, lui aussi policier, pour qu'il le renseigne sur un lieu, où il pourrait faire nettoyer son arme à feu. Une arme restée inactive depuis belle lurette. Mais que compte-t-il faire, en cherchant à requinquer son arme à feu ? La suite nous le dira.

Il ressort donc que ce samedi-là, aux alentours de 15h, le sergent-chef se rend chez son beau-frère, au quartier « Siporex ». Là, où vit Marie-Laure. Sur place, avant que l'on ne lui demande les nouvelles, comme cela est de coutume en Afrique, la sœur de sa femme et l'époux de cette dernière proposent à l'agent des Renseignements généraux, de lui servir de l'eau à boire.

Et c'est justement à Marie-Laure qu'échoit cette tâche. Elle se rend donc dans la cuisine pour prendre de l'eau, dans le réfrigérateur. Et pendant ce temps, son mari, lui, demande à se rendre aux toilettes, pour dit-il se soulager d'un besoin naturel. Mais du fond de cette pièce où il s'enferme, on entend un bruit qui n'est autre que celui d'une arme à feu à laquelle on donne une posture de prête à l'emploi. Quand on le comprend, il est bien trop tard. En effectuant ce déplacement chez ses beaux-parents, Abé Alain n'est là que pour accomplir une « mission » : celle d'éliminer à jamais sa femme et c'est tout. Alors, quand cette dernière ressort de la cuisine avec l'eau, Abé Alain, à la surprise de tous, dégaine et, à bout portant, ouvre le feu sur Marie-Laure dont il explose littéralement le cou. Il envoie un deuxième coup. La balle vient entailler le thorax et le coude de l'infortunée policière. Dès cet instant, la sœur de Marie-Laure, malgré son état de femme enceinte, et son mari, se lancent sur le policier pour lui éviter de commettre un autre crime. Et c'est la lutte pour le contrôle de l'arme à feu.

Abé Alain s'en débarrasse en la jetant par la fenêtre. Et lui-même, s'éjecte du logis situé au premier étage. Mais il n'aura pas le temps de s'enfuir. Des badauds perçoivent les appels de détresse poussés de la maison où le drame vient de se produire. Les parents de Marie-Laure, hurlant : « Il vient de tuer notre sœur ! ». Alors, les badauds, croyant avoir affaire à un criminel ordinaire, se jettent sur le sergent-chef Abé Alain. Ils le rossent normalement et en profitent pour lui voler son arme à feu. Il faut les éléments de la gendarmerie, pour éviter qu'il soit tué.

Grièvement blessé, il est évacué à l'hôpital de la Police nationale. Il y reçoit les premiers soins, avant d'être transféré dans une clinique où il est sous surveillance médicale. Ce, sous la garde de forces de l'ordre. En revanche, pour Marie-Laure, il n'y a plus rien à faire. Les balles reçues lui ont ôté la vie. Leur hiérarchie s'est saisie de l'affaire et une enquête est en cours, pour comprendre tout de ce drame, où l'amour a cédé la place à la haine.