Un test d’anti-balles vire au drame

  • 16/12/2013
  • Source : Soir Info
Les faits ne sont pas sans rappeler une scène du film « au nom du christ » du cinéaste ivoirien Gnoan M’Bala… Quand un test d’anti-balles vire au drame. Le jeudi 12 décembre 2013, lors de la visite du chef de l’Etat à Didievi, se lançait dans un pari fou, le « comian » Kouakou N’Dri Dougbeu alias Koubi, né en 1947 à Grodiakro, département de Didievi : se faire tirer dessus à balles réelles et à bout portant, pour tester ses gris-gris anti-balles destinés, selon lui, à protéger ceux qui les portent.

L’homme  recevait, dans son campement de Goloukro, situé à 3 Km de la  sous-préfecture de Goly, département de Didievi, 11 personnes venues se faire «  kanker » (protéger) par le «  puissant comian ».
 
Parmi  ces personnes,   Bodo Nékpassou Serges, sergent de police en service à la Bsp (brigade de la surveillance des personnalités)  à Abidjan. Le sergent Bodo Nékpassou Serges  est  un garde du corps d’un haut gradé de la police nationale, originaire de Didievi, avec qui, il a fait le déplacement dans le cadre de la visite d’Etat du président de la République, Alassane Ouattara. On comprend, dès lors, son besoin de s’immuniser contre les blessures par balles…
 
Seulement voilà, le test a échoué et le « comian  féticheur » est aujourd’hui dans un casier mortuaire  de la ville de Didievi. Il a été tué sur le coup par  Kouakou Alvess, l’un de ses disciples, à qui il a demandé d’ouvrir le feu sur lui, debout  au centre de ses 11  clients, chacun portant sur lui, la fameuse amulette anti-balles.
 
Atteint d’une forte décharge de chevrotines «  le comian » rend l’âme  au bout d’une terrible agonie parce que le fétiche n’a pas dévié,  amorti ou absorbé  l’impact du projectile du calibre 12, raconte un témoin rescapé.  Selon des sources proches de la gendarmerie locale, les  11 personnes dont le sergent de police et un certain Kouassi Kouakou,  ont été  blessés. Le policier, dont le cas serait «  sérieux » a été transféré d’urgence le même jour  dans une clinique d’Abidjan où il est admis en soins intensifs.
 
L’émoi était à son comble dans le campement  d’autant que le « comian », selon  des  sources sur place, s’est  taillé une forte réputation de «  grand féticheur » et exerçait, jusqu’à sa mort ce jeudi,  son métier «  depuis une trentaine d’année ».  La gendarmerie, qui s’est rendue sur les lieux du drame, a ouvert une enquête. Le meurtrier, Kouakou Alvess a  été arrêté  pour homicide volontaire, et fait l’objet d’une procédure en ce moment à la brigade de gendarmerie de Didievi. L’arme du crime a été  saisie. 
 
Armand B. DEPEYLA