Un garçon de 12 ans violé dans une école chrétienne: "On lui a dit de tendre l’autre joue"

  • 29/08/2017
  • Source : Autre Presse
Des parents ont porté plainte contre une école privée chrétienne du Tennessee. Elle l’accuse d’avoir autorisé des abus sexuels sur leur fils de 12 ans.

Les détails sordides de cette histoire sont glaçants. La semaine dernière, des parents ont porté plainte contre l’école privée chrétienne dans laquelle était scolarisé leur fils. «USA Today», qui s’est procuré les documents de justice, révèle que la Brentwood Academy de Williamson, dans le Tennessee, aurait laissé le petit garçon se faire abuser sexuellement entre 2014 et 2015. Le directeur de l’établissement, Curtis G. Masters, aurait même dit à l’enfant à l’époque âgé de 12 ans de «tendre l’autre joue» parce que «tout arrive pour une raison dans le royaume de Dieu».

Lorsque la mère aurait tenté de dénoncer ces actes auprès des administrateurs de l’école, elle se serait vue répondre qu’ils ne pouvaient pas prévenir les autorités parce que «ce n’est pas comme cela que les institutions chrétiennes gèrent ce genre de choses». Dans un communiqué, Curtis G. Masters a nié les accusations, affirmant n’avoir jamais eu vent de quelconques «allégations de viol». «Jamais, avant cette enquête menée en 2015, nous n’avons été mis au courant de cette histoire. Lorsque nous avons appris que des activités inappropriées avaient eu lieu, nous avons immédiatement répondu aux autorités afin de collaborer avec elles, et pris des mesures disciplinaires basées sur ce que nous savions. Certaines accusations de cette plainte diffusées dans les médias ne sont pas des faits, nous les nions et notre défense sera vigoureuse», a-t-il écrit par e-mail.

Des attaques particulièrement violentes
 

Les agressions sexuelles auraient débuté en 2014, lorsque des élèves s’en seraient pris au petit garçon, appelé John Doe dans la plainte pour rester anonyme. Selon le document remis à la justice, les élèves auraient bloqué plusieurs fois l’enfant dans les vestiaires, le forçant notamment à mettre leurs sexes dans sa bouche en lui hurlant «mange, mange, mange, ouvre ta bouche, accepte-le». Ils auraient aussi placé leurs fesses au niveau de son visage. L'un l'aurait pénétré au niveau de l’anus. D’autres garçons auraient été témoins de ces faits. Après l’un des viols, l’un des garçons soupçonnés se serait vanté auprès de ses camarades, notamment ceux de l’équipe de basket de l’école, affirmant avoir éjaculé sur lui et l’avoir pénétré avec une bouteille. Toujours selon la plainte, les garçons concernés étaient connus comme les petits durs de l’école. D’autres camarades auraient d’ailleurs parlé des abus subis par l’enfant à leurs parents. La mère de John Doe aurait été mise au courant du calvaire que vivait son fils par une autre mère.

Aussitôt, elle aurait demandé un rendez-vous avec un employé du conseil chrétien, Chris Roberts. Ce dernier est accusé de n’avoir pas dénoncé les faits aux autorités. En avril 2015, Nancy Brasher, la directrice de l’école primaire de l'académie Brentwood, membre du conseil chrétien elle aussi, aurait téléphoné à la mère après avoir discuté avec Curtis G. Masters et Buddy Alexander, directeur des équipes sportives. Elle aurait tenu le petit garçon pour responsable, affirmant que c’était de sa faute si personne n’avait réagi plus tôt puisqu’il n’aurait pas officiellement dénoncé les actes dont il était victime. Elle aurait également sous-entendu que toute cette histoire pouvait être fausse.

"Des garçons qui se comportent comme des garçons"
 

Lors d’un rendez-vous le lendemain avec les parents et les chefs de l’établissement, Curtis G. Masters aurait expliqué qu’en réalité, tout ça ne correspondait qu’à «des garçons se comportant comme des garçons» et qu’il ne pouvait pas lancer d’enquête «sur chacun et en même temps diriger une école». Finalement, l’homme aurait reconnu que l’élève accusé du viol aurait avoué les faits devant lui. En réponse, Masters aurait décidé de prendre des sanctions contre deux élèves, de suspendre un troisième et aurait simplement dit à John Doe de «tourner l’autre joue». Il lui aurait aussi dit que pour éviter toute nouvelle attaque, il aurait le droit de se changer dans son bureau et plus dans les vestiaires jusqu’à ce que des caméras de surveillance soient installées.