Turquie: Condamné à devoir verser une indemnité à son épouse pour lui avoir dit « je ne t’aime pas »

  • 03/03/2015
  • Source : zejournal.info
La plus haute instance judiciaire turque a condamné un homme à verser un dédommagement financier à sa femme, avec qui il est en instance de divorce, parce qu’il avait été « émotionnellement violent » envers elle. Il lui avait dit : « Tu n’as pas le droit de parler. Je ne t’aime pas. »

L’information est rapportée par la chaîne de télévision russe RT, qui s’est basée sur un article du journal turc Daily Sabah.

Un homme reprochant à son épouse de le « maudire » en permanence, tandis que sa femme lui reproche de ne pas être assez présent à leur domicile et d’ainsi nuire à son bien-être, est en plein divorce et un jour le mari a déclaré à son épouse : « Tu n’as pas le droit de parler. Je ne t’aime pas ». S’estimant « émotionnellement démolie », elle a porté plainte pour obtenir un dédommagement.

Cependant le tribunal de la province de Sanliurfa, chargé de juger l’affaire, avait reconnu les deux parties également responsables dans l’échec de leur mariage et n’avait pas retenu la demande de dédommagement de l’épouse comme valable.

Cette dernière avait alors décidé de faire appel et c’est la Cour suprême d’appel de Turquie, la plus haute instance judiciaire du pays, qui a été chargée de trancher l’affaire. Rendant son verdict, la Cour a décidé de condamner le mari à verser un dédommagement financier pour avoir été « émotionnellement violent » en lui disant qu’il ne l’aimait pas.

La Cour suprême d’appel a jugé que le mari était plus fautif que son épouse et qu’il avait échoué dans ses obligations de s’occuper du bien-être de sa femme. Le premier jugement sera donc revu par le tribunal de la province de Sanliurfa.

L’information de RT conclut sur un triste constat, tiré d’une étude réalisée en 2009 sur les violences domestiques que subissent les femmes mariées en Turquie. Ces dernières seraient 39% à avoir déjà été violentées physiquement par leur époux. Ce taux est même de 44% si l’on compte les violences verbales…