San-Pedro : Il devient major de sa promotion après plusieurs années de déscolarisation

  • 15/06/2015
  • Source : Lebabi.net
Classé annuellement 1er sur 78 élèves, l’élève Biayé Biayé Jean Brice de la classe de 5ème 6 au lycée municipal de San Pedro est admis en classe de 4ème avec 16,63 sur 20 de moyenne, malgré les quelques années de déscolarisation.

Biayé Jean Brice a arrêté les cours pour griller des arachides au grand marché de San Pedro, afin d’aider sa génitrice à s’occuper de ses frères et lui, abandonnés par leur père au chômage. 
 
Le brillant élève, âgé de 15 ans, a été montré en exemple à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le travail des enfants célébrée vendredi à San Pedro. Il est premier dans les lettres modernes que dans les matières scientifiques.  
 
"Il y a quatre ans de cela, je grillais des arachides au marché pour envoyer l’argent à ma maman, pour qu’elle puisse prendre cet argent pour faire nos dépenses (…) pour qu’elle prépare pour nous donner à manger", a expliqué le jeune élève dont le rappel de ce douloureux et récent passé nouait sa gorge d’émotion.
 
Biayé Biayé qui avait arrêté l’école après le cours préparatoire deuxième année (CP2) quittait très tôt les matins le quartier Bardot où il vivait avec sa mère pour se rendre au grand marché de San Pedro, afin d’y travailler pour des dames qui faisaient le commerce de la patte d’arachide.
 
Le travail consistait à tourner de façon continue la manette d’une grosse machine de forme cylindrique, contenant des graines d’arachides et placée au-dessus d’un gros brasier.

Des enfants d’au moins 9 ans comme Biayé Jean-Brice, à l’époque, y travaillaient de 6H 00 à 17H 00, pour recevoir en retour une boîte de patte d’arachide qu’ils partaient échanger auprès d’autres commerçantes du marché, a expliqué  N’Guessan Marius, membre de l’ONG AIECA (Assistance internationale à l’enfance "Cœur et action").
 
Une enquête du Bureau international du travail (BIT) au marché de San Pedro, rappelle-t-on, avait dénombré un grand nombre d’enfants qui y travaillait. Pour y retirer ces enfants et les réinsérer dans le cursus scolaire ou leur trouver un métier d’apprentissage, le BIT a apporté un appui financier à l’ONG AIECA qui a pu prendre en charge 200 enfants des 600 identifiés dont l’élève Biayé Biayé Jean Brice.