Quand les Femen urinent sur le président ukrainien

  • 01/12/2013
  • Source : lefigaro.fr
Des militantes Femen ont uriné dimanche sur une photo du président Viktor Ianoukovitch devant l’ambassade d’Ukraine à Paris (7e), pour dénoncer la répression de l’opposition à Kiev après la volte-face du pays à l’égard de l’UE.

Nous sommes venues pour dire à l’Europe que nous avons besoin d’aide ». Cinq militantes Femen, mouvement protestataire originaire d’Ukraine, se sont réunies dimanche vers 9h30 devant l’ambassade d’Ukraine à Paris (7e), seins nus, le torse couvert de l’inscription « Yanukovych piss off » (« Ianoukovitch dégage ! ») pour réclamer la fin à la répression de l’opposition à Kiev.

Qualifiant le régime ukrainien de « dictature », Inna Shevchenko, chef de file des Femen en France a dénoncé l’usage de la force samedi contre les manifestants de l’opposition, qui a fait des dizaines de blessés. Les manifestants « ont été confrontés à des violences de la part de la police ». Pour l’Ukraine, « ça n’est pas seulement un moment difficile, c’est un aussi un moment dangereux », a poursuivi Inna Shevchenko.

Aucune arrestation
Et les cinq jeunes femmes ne se sont pas contentées de manifester seins nus, comme de coutume : culotte baissée, couronnes de fleurs dans les cheveux, elles ont longuement uriné sur des photos du chef de l’Etat ukrainien Ianoukovitch, au cri de « l’Ukraine en Europe », avant de se rhabiller et de quitter les lieux sans incident. Jusqu’alors, les militantes – adeptes de la provocation – n’étaient jamais allées jusqu’à se « soulager » en public lors de leurs happenings.

L’annonce par le gouvernement ukrainien la semaine dernière qu’il ne signerait pas un accord plaçant l’Ukraine sur la voie de l’adhésion à l’UE a déclenché les manifestations les plus importantes depuis celles de la révolution Orange en 2004. L’opposition a appelé samedi à « renverser » le pouvoir et souhaite de nouvelles manifestations dimanche malgré une interdiction de se rassembler sur certains sites symboliques.

Le rejet de l’adhésion à l’Europe « ne correspond pas à l’opinion de la nation ». « L’opinion de la nation, c’est celle exprimée par ceux qui étaient présents sur cette place, et qui sont maintenant à l’hôpital ou dans les postes de police », a jugé Inna Shevchenko.