Nicaragua: Une femme de 25 ans, soupçonnée d'avoir «le démon en elle», affamée puis brûlée vive

  • 28/04/2017
  • Source : Lebabi.net Avec dépêches
Elle a été privée d’eau, de nourriture, frappée pendant une semaine puis « condamnée » à être brûlée vive. Vilma Trujillo, jeune femme de 25 ans, a été victime d’un exorcisme au Nicaragua. Cette mère de deux enfants a subi le violent rituel entre entre le 15 et 21 février à El Cortezal, petit village isolé du nord-est du pays.

Le pasteur jugé dans ce procès «nous a dit que nous ne devions pas aimer (Vilma Trujillo, la victime, NDLR) car elle était le diable en personne, qu'il fallait la brûler jusqu'à ce qu'il ne reste plus que sa tête», a raconté le cousin de la victime, Roberto Trujillo, devant un tribunal de Managua au deuxième jour du procès.

Le rite a eu lieu entre le 15 et 21 février à El Cortezal, petit village isolé du nord-est du pays.

Des témoins ont raconté que pendant cette période, la femme, mère de deux enfants, a été attachée, privée d'eau et de nourriture avant d'être condamnée au bûcher pour l'exorciser.

Elle est finalement décédée le 28 février dans un hôpital de Managua où elle avait été transportée. Son corps présentait des brûlures du deuxième et troisième degré après avoir été exposé à une température de 400 degrés, a indiqué le médecin légiste, Ricardo Larios.

La petite soeur de la victime, Marlene, a raconté mercredi au procès qu'elle avait vu Vilma, ligotée à un hamac, mais n'avait rien fait. «Ils ne me laissaient pas aller avec elle et le pasteur Juan Rocha a dit qu'il ne fallait pas y faire attention (car) elle avait un démon» en elle.

Quand le père et le cousin de Vilma sont venus la chercher, dans la petite chapelle où elle avait été torturée et brûlée, «elle ne pouvait pas marcher», a raconté d'une voix faible le cousin, Roberto.

Son père a lui déclaré que le pasteur lui avait interdit de voir sa fille pendant les sept jours qu'a duré l'exorcisme. Il lui a ensuite affirmé qu'elle s'était brûlée elle-même.

Le juge Alfredo Silva a suspendu l'audience jusqu'au 2 mai pour permettre l'audition de nouveaux témoins.

Le ministère public accuse le pasteur Rocha, ainsi que quatre complices, dont deux de ses frères, d'enlèvement et assassinat.