L'Etat islamique lui promet quatre femmes et une voiture, il a vécu l'enfer

  • 05/08/2015
  • Source : The Independent
Séduit par les promesses de l'Etat islamique, Ebrahim a cédé aux sirènes de l'organisation terroriste, dont il a rallié les rangs en août 2014.

Là-bas, le périple de ce citoyen allemand d'origine tunisienne a tourné au cauchemar. Considéré comme un espion, il a été arrêté et emprisonné. Dans les geôles de Daech, il a été confronté aux atrocités commises par les djihadistes.
 
Au lieu de mener une vie de rêve comme on lui avait promis, il s'est retrouvé dans un centre d'exécution en Syrie. Là, on l'a obligé à écouter la décapitation d'un autre détenu. "Ca ressemble au bruit d'un chat qui se fait écraser", se souvient-il. 
 
"L'EI n'a rien à voir avec l'islam"
Ensuite, ses bourreaux ont jeté le corps mutilé dans sa cellule, avec la tête sur la poitrine. Tout comme lui, le prisonnier en question était soupçonné d'espionnage. Après avoir vu l'horreur de très près, Ebrahim est parvenu à s'échapper miraculeusement.

Il a fui vers l'Allemagne et s'est rendu aux autorités. Il comparaît cette semaine devant le tribunal de Celle, au Nord-Est de la ville d'Hanovre. "Je préfère la prison allemande à la 'liberté' en Syrie? L'EI n'a rien à voir avec l'islam", dit-il.
 
L'été dernier, le jeune homme de 26 ans s'est rendu en Syrie, via la Turquie. Il a été recruté par Yassin Ousaiffi, actuellement juge de la Charia (loi islamique) là-bas. A l'époque, il était actif dans une mosquée de Wolfsbourg comme recruteur pour l'EI. "C'est un faux prédicateur", peste Ebrahim.
 
"Qui ne voudrait pas quatre femmes, franchement?
Selon ses dires, il aurait succombé à la tentation de l'Etat islamique parce qu'on lui avait promis quatre femmes et une belle voiture. "Honnêtetement, qui ne voudrait pas avoir quatre femmes? Si on m'avait demandé de rejoindre un groupe de rock jamaïcain ou Hells Angel's aux Etats-Unis, j'aurais dit 'oui' aussi".
 
Le parcours d'Ebrahim est caractéristique de nombreux jeunes désoeuvrés en Allemagne. Ses parents ont débarqué dans les années 70 pour travailler dans l'usine Volkswagen à Wolfsbourg. Après son échec scolaire, il a sombré dans l'alcool, la drogue et s'est reconverti comme masseur thérapeutique.

Il a même rallié les rangs du Parti Social Démocrate, ce qui lui a justement valu les pires suspicions des djihadistes. Le jeune homme a promis de raconter toute son histoire et de dénoncer la supercherie de l'Etat islamique.