Jaloux, un CRS dresse des contraventions imaginaires au compagnon de son ex-épouse

  • 08/01/2015
  • Source : Metronews
Un CRS marseillais qui avait dressé trois contraventions imaginaires au nouveau compagnon de son ex-épouse a été condamné mardi à six mois de prison avec sursis et 2.000 euros d'amende.

Un abus de pouvoir motivé par un cœur brisé. Un CRS marseillais qui avait dressé trois contraventions imaginaires au nouveau compagnon de son ex-épouse a été condamné mardi à six mois de prison avec sursis et 2.000 euros d'amende.

Ce sous-brigadier de 41 ans avait été jugé le 25 novembre dernier pour détournement à caractère personnel de la finalité de fichiers informatisés, faux et usage en écriture publique.
 
Un plan très élaboré
 
Après sa rupture avec son ex-compagne, il n’avait pas supporté qu’elle se remette en couple avec un autre homme. Pire, ce dernier s’était installé dans la maison où il avait vécu. Rapidement le policier l’identifie. Récupère son nom et sa plaque d’immatriculation. Ne reste plus qu’à élaborer un plan à l’aide de son ordinateur professionnel et du Système de traitement des infractions constatées (Stic) pour tenter de nuire à son rival.
 
Avec ses propres codes d’accès, il va alors lui dresser coup sur coup trois verbalisations imaginaires. Chacune portait la mention "refus de signer" et sanctionnait soit un feu rouge grillé, soit un défaut de port de ceinture de sécurité ou soit l'usage du téléphone au volant. Le sous-brigadier avait par ailleurs demandé à un adjoint de sécurité, en patrouille avec lui le jour, de faire des fausses verbalisations.
 
"Se venger bêtement"
 
Aussi élaboré soit ce plan, l’ex-compagne du policier a douté de la véracité de ces contraventions. Via la plateforme Internet de l'Inspection Générale de la Police Nationale, elle a fait un signalement à la police des polices.
 
Interrogé le CRS a reconnu l’utilisation du fichier STIC pour, dit-il, "se venger bêtement". Évoquant "la douleur" de son client, son avocate avait plaidé qu’il "était insupportable pour lui que ce jeune amant habite la maison du bonheur qui lui appartient".

Pour sa défense, le policier a reconnu avoir fait "fait une grosse erreur" mais il voulait "savoir qui vivait sous (s)on toit, si cette personne était connue de nos services".
 
Des arguments pas du goût du procureur qui avait dénoncé lors de l’audience le comportement "ravageur pour l’institution" police. Il avait requis l’interdiction définitive d’exercer son métier. Plus clément, le tribunal l’a condamné à 6 mois de prison avec sursis et 2000 euros d’amende en attendant une sanction administrative de sa hiérarchie.