Internet menacé par... les attaques de requins

  • 17/08/2014
  • Source : leparisien.fr
Le requin de l'Internet craint d'être cette fois la proie de squales en chair et en os. Google a en effet admis cette semaine qu'il allait investir dans le renforcement de ses câbles sous-marins qui assurent le partage Internet entre les continents américains, européen et asiatique.

Ces installations, essentielles au bon fonctionnement de la Toile, vont ainsi être équipées d'un revêtement en kevlar destiné à les protéger des incisions, rapporte le site Slate.
La nouvelle génération de tubes transocéaniques de Google est d'ailleurs déjà été entourée d'acier.

Selon Tim Stronge, vice-président du centre de recherche Telegeography, 99 % du trafic intercontinental, données et téléphone, étaient transmis sous les océans en 2013. Avec environ 250 liaisons, les câbles évitent en effet la perte de temps induite par l'aller-retour avec un satellite. Ils sont donc inévitablement un enjeu géopolitique et économique.

Plus de 185 000 euros la réparation

Entre autres avalanches sous-marines et chalutage en eaux profondes, les requins sont désormais admis comme une réelle menace pour ces trésors technologiques. The Telegraph, qui a déniché une vidéo d'une de leurs attaques, rappelle que les requins sont soupçonnés d'être à l'origine de gigantesques pannes depuis les années 1990. Ces grands poissons seraient attirés par les signaux électromagnétiques qui émanent des câbles, très ressemblant à ceux de leurs proies habituelles.

Compte tenu la profondeur à laquelle sont installés les tubes, à chaque attaque, l'intervention de réparation coûte environ 250 000 dollars (186 500 euros). De quoi motiver le géant Google qui possède quelque 160 000 km de câbles sous-marins. Mardi, le groupe américain et cinq groupes asiatiques de télécommunications se sont d'ailleurs félicité d'un accord pour la construction d'un nouveau câble entre le Japon et les Etats-Unis, sous l'égide du japonais NEC, pour une mise en service en 2016.

Ce câble en fibre optique dénommé Faster, d'une longueur de 9 000 km, vise à répondre à la demande croissante en matière de transmission de données. Il devrait offrir une capacité de transfert de 60 terabits par seconde d'ici le premier semestre 2016, soit la plus importante jamais mise en place sur la très longue route transpacifique. Un investissement total estimé à environ 300 millions de dollars.