Indonésie: Épouser une deuxième femme coûte désormais 65 euros

  • 16/10/2014
  • Source : 20Minutes avec AFP
Les fonctionnaires de ce pays d'Asie du Sud-Est devaient déjà obtenir une permission écrite de leurs supérieurs pour pouvoir épouser une deuxième femme. Maintenant il leur faudra aussi s'acquitter d'une taxe auprès du gouvernement local.

Payer 65 euros pour épouser une deuxième femme: c'est en effet la proposition faite aux fonctionnaires d'une région d'Indonésie, le plus grand pays musulman au monde, où un homme peut avoir jusqu'à quatre épouses avec le consentement de celles-ci, selon la religion musulmane.
 
Un million de roupies au gouvernement local
A Lombok, une île volcanique voisine de celle de Bali, les fonctionnaires doivent, en plus de l'autorisation écrite, verser un million de roupies (65 euros) au gouvernement local, conformément à une nouvelle loi entrée en vigueur en septembre, ont précisé des responsables.
 
Les fonctionnaires doivent s'acquitter de cette somme pour chaque nouveau mariage après le premier. Il s'agit d'un coût élevé dans un pays où le salaire minimum est de 2,5 millions de roupies (160 euros). La polygamie est légale en Indonésie, mais cette pratique reste peu commune dans ce pays où près de 90% de la population est de confession musulmane.
 
«La polygamie est devenue une source de revenu pour le gouvernement»

Khairul Rizal, président du Parlement local à Mataram qui a adopté la loi, a défendu ce texte en affirmant qu'il rendrait la polygamie plus difficile.
Un autre partisan du texte, le chef de district Mochamad Ali bin Dahlan, a lui estimé que la contribution financière aiderait la communauté: «Si un homme verse un million de roupies, c'est pour les habitants et non pas pour moi. C'est un don pour le développement de notre population», a-t-il dit.
 
Mais une ONG de défense des droits de la femme a critiqué cette initiative: «C'est fou! La polygamie est devenue une source de revenu pour le gouvernement (de Lombok). Cela ne protège pas les femmes et va leur faire beaucoup de misères», a déclaré à l'AFP Baig Zulhiatina, responsable de l'antenne locale du Groupe de défense des droits des femmes.