Inde: Une ONG rend aveugle une dizaine de malades

  • 05/12/2014
  • Source : AFP
Au moins 11 personnes ont perdu la vue après avoir subi une opération de la cataracte lors d'un programme gratuit organisé par une ONG dans le nord de l'Inde.

Quelque 62 personnes ont été opérées en novembre lors d'un camp organisé dans un village de l'Etat du Pendjab et les autorités tentaient toujours d'établir le nombre exact de personnes ayant perdu la vue.

«Pour l'instant, il y a 11 cas confirmés de patients du camp qui ont perdu la vue», a dit Abhinav Trikha, haut fonctionnaire du district de Gurdaspur. Selon les médias locaux, le bilan pourrait être bien plus élevé. Cette affaire soulève à nouveau la question de la qualité des soins médicaux en Inde après la mort récente de 13 femmes des suites d'une opération de stérilisation de masse dans le centre du pays.

Des infections
Les autorités ont imputé ces décès à la contamination des médicaments utilisés pour la stérilisation mais un rapport indépendant suggère que l'absence de toute mesure d'hygiène de la part des médecins a pu provoquer des septicémies. Dans le cas des opérations de la cataracte, un médecin du gouvernement de l'Etat a estimé que les patients avaient contracté une infection après leur opération le 4 novembre.

«Ils étaient en très mauvaise condition lorsqu'ils sont venus nous voir. L'infection s'était déjà étendue», a dit Karanjeet Singh à la chaîne NDTV, ajoutant que «la probabilité de leur redonner la vue» est très faible. Selon les autorités, le problème a émergé lorsque les premières victimes se sont présentées cette semaine.

Toutes hospitalisées
«Ces 11 personnes sont venues nous voir mercredi et nous ont informé du camp médical dans lequel elles étaient passées», a dit Ravi Bhagat, haut fonctionnaire du district voisin d'Amritsar. «Elles ont depuis été hospitalisées dans un hôpital public mais ont toutes perdu la vue», a-t-il précisé à l'AFP.

Selon Bhagat, le camp a été organisé sans l'autorisation du gouvernement et les autorités ont déposé plainte contre le Guru Nanak Charitable Hospital, où les opérations ont été conduites. L'administration de l'hôpital n'était pas joignable dans l'immédiat.