Grande-Bretagne: Des députés viennent bosser... avec leur bébé

  • 01/02/2018
  • Source : 20min.ch
En plein débats parlementaires sur le Brexit, les députés sont priés de ne pas s'absenter et de participer aux votes... quitte à venir au Parlement avec leur bébé.

L'élu travailliste britannique Darren Jones a fait l'expérience de ces séances parlementaires, bébé sous le bras. Appelé à voter sur la loi qui met officiellement fin à l'adhésion du Royaume-Uni à l'Union européenne, il s'est présenté à la Chambre des communes avec sa fille Ophelia. «Elle a dormi pendant toute la séance», raconte le député à l'AFP.

Quand les députés ont voté pour autoriser le gouvernement à déclencher l'article 50 afin de lancer la procédure de sortie de l'Union européenne, la députée Chloe Smith, membre du Parti conservateur, a interrompu son congé maternité pour se rendre au Parlement accompagnée de son bébé Alistair. «C'était un moment historique, et ce sera un privilège de pouvoir dire un jour à mon fils qu'il était là», dit-elle. Elle avait hésité à amener sa progéniture mais a reçu le soutien du président de la Chambre des communes, John Bercow.

Hostilité dans les années 1980

Mais nombreux sont ceux qui pensent que les députés ne devraient pas avoir à venir au Parlement avec leurs enfants et militent pour que les nouveaux parents puissent voter par procuration. Des députés britanniques de tous bords politiques ont convoqué un débat qui sera organisé jeudi à la Chambre des communes. «C'est un petit changement mais il aurait un grand impact et moderniserait la Chambre des communes», déclare l'ancienne secrétaire d’État travailliste, Harriet Harman.

Elle a eu trois enfants dans les années 1980, alors qu'elle était députée, et l'ambiance était à l'époque très différente. «J'ai été accusée de cacher mon bébé sous mon manteau», se rappelle-t-elle, évoquant des réactions «horribles» et «hostiles». Elle estime qu'elle «n'aurait pas dû aller voter du tout». Au Royaume-Uni, les députés n'ont pas droit à un congé parental indemnisé, contrairement à leurs compatriotes, et Harriet Harman est à l'initiative d'une autre proposition pour leur accorder six mois de congés.

(dri/afp)