France: Voici la vidéo des échauffourées entre policiers et migrants, une nouvelle bagarre a éclaté ce mardi

  • 10/11/2015
  • Source : AFP
Seize policiers ont été légèrement blessés par des migrants à proximité de la « Jungle » de Calais dans la nuit de dimanche à lundi, a indiqué lundi la préfecture du Pas-de-Calais. Les riverains, eux, sont sous le choc, comme le confirme la vidéo d’une habitante publiée par France 3 Pas-de-Calais. Et de nouveaux heurts ont éclaté dans la nuit de lundi à mardi près du port de Calais, dans le nord de la France, entre la police et quelque 250 migrants

« Vers 23 heures hier soir, plusieurs groupes de migrants, jusqu’à 200 personnes, ont tenté de ralentir, voire de bloquer le trafic sur la rocade portuaire de Calais », a indiqué à l’AFP un porte-parole de la préfecture.

« Ces tentatives se sont poursuivies jusqu’à une heure du matin, nécessitant l’adaptation d’un dispositif de sécurité, avec des migrants qui ont jeté divers objets sur la rocade », a ajouté cette source, précisant que les CRS ont dû employer des gaz lacrymogènes pour repousser les migrants.

 

 

De source proche du dossier, un migrant érythréen a été légèrement blessé au visage vers 3h00, sans que l’on sache si cette blessure était liée aux violences de la nuit. Il a été transporté au CHR de Calais.

Le calme est revenu vers 1 h du matin, a fait savoir la préfecture. Les blessures légères des policiers, uniquement des contusions, sont dues à des jets de pierre, selon la même source.

Selon une source policière, les forces de l’ordre ont utilisé « presque 300 grenades » lacrymogènes.

« C’est la première fois que c’est aussi violent et qu’on a malheureusement autant de collègues blessés », a indiqué Gilles Debove, responsable du syndicat SGP Police-Force Ouvrière dans le Calaisis.

« On est inquiet, si un jour on a une révolte au sein du camp, ça va être la folie », a-t-il poursuivi.

Et de nouveaux heurts ont éclaté dans la nuit de lundi à mardi entre la police et quelque 250 migrants qui tentaient de se cacher dans des camions en route pour la Grande-Bretagne, selon les autorités locales.

« Les policiers ont dû repousser à plusieurs reprises les migrants », a indiqué un porte-parole de la préfecture du Pas-de-Calais. Il a fait état de « 11 blessés très légers » parmi les forces de l’ordre, visées par « des projectiles », sans évoquer de blessés parmi les migrants.

Selon une source policière, les policiers ont dû faire à de nombreuses reprises usage de gaz lacrymogènes. De leur côté, les migrants avaient « démonté des panneaux de signalisation pour faire des barrages sur la rocade » d’accès au port.

La même source a évoqué une aide apportée à ces derniers par des militants altermondialistes et d’extrême gauche. « Jusqu’à présent, les migrants reculaient lorsque les policiers avançaient, maintenant c’est eux qui viennent à nous, avec des cailloux », a affirmé la source policière.

Il est devenu extrêmement difficile pour les migrants de rejoindre l’Angleterre en passant par le site Eurotunnel ou par le port, à la suite d’importants travaux de sécurisation. « On ne peut plus passer en Angleterre », avait ainsi déclaré le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve le 5 novembre, alors que de nombreuses maraudes ont lieu dans le camp pour convaincre les migrants de ne pas essayer de traverser la Manche et d’accepter d’aller dans des « centres de répit » loin du Calaisis.

Un quart de migrants en moins en deux semaines selon les autorités françaises

Le nombre de migrants installés dans la « Jungle » de Calais, un campement sauvage du nord de la France d’où ils espèrent passer en Grande-Bretagne, a baissé d’un quart environ au cours des deux dernières semaines, selon le ministère français de l’Intérieur.

« Ils étaient 4.500 ces derniers jours », a-t-on appris lundi auprès du ministère, où l’on rappelait que – même s’il est difficile d’avoir un comptage extrêmement précis – le campement comptait encore « autour de 6.000 » personnes il y a deux semaines.

 

 

Cette baisse s’explique notamment par le départ de migrants ayant renoncé à tenter de passer outre-Manche vers des centres dits de « mise à l’abri », ailleurs en France.

Environ un millier d’entre eux ont ainsi quitté le bidonville, et d’autres départs sont attendus cette semaine, selon le ministère.

Les associations d’aide aux étrangers dénoncent en parallèle une nette hausse des placements de migrants de la région de Calais dans des centres de rétention administrative. L’une de ces associations, la Cimade, évoque un chiffre de 700 personnes ainsi déplacées en fin de semaine dernière vers sept de ces centres.

Aucun migrant n’est parvenu à passer en Grande-Bretagne via le tunnel sous la Manche et le port de Calais depuis le 25 octobre, selon les autorités françaises.