France: Elle énervait son compagnon, il la tue et la met à la poubelle

  • 02/08/2017
  • Source : LeParisien.fr
Le corps de la victime a été retrouvé jeudi dans une poubelle d’immeuble du quartier Montparnasse, à Paris. Sa jeune soeur témoigne.

C’est un drame absolu et une chronique de la violence conjugale… Une femme de 37 ans est morte tuée sous les coups de son compagnon, à l’abri des regards, dans un bel immeuble du quartier Montparnasse, à Paris. Son bourreau a mis le corps à la poubelle et l’a descendu à la cave. Depuis dimanche, cet homme, 34 ans, père également de leur petite fille de deux ans et demi, présente au moment du drame, est en détention provisoire. Et mis en examen pour homicide volontaire. Le corps de la victime a, lui, été transféré à l’Institut médico-légal (IML) pour une autopsie avec examen anatomopathologique (étude des organes et des tissus).

Les faits ont eu lieu jeudi, square Delambre (XIVe). «Je n’avais plus de nouvelles depuis le 10 juillet», s’inquiétait la jeune sœur de la victime, 21 ans. «Elle ne répondait plus au téléphone. Elle nous avait rendu visite début juillet. Elle portait un cocard à l’œil. Elle nous a dit qu’elle s’était pris une porte». La sœur décide alors d’en voir le cœur net. Quitte sa Normandie où elle vit. Arrive au domicile parisien, «où j’entendais quelqu’un à l’intérieur», et sonne. En vain. «J’ai décidé de prévenir la police».

Sur place, les policiers voient par la fenêtre de l’escalier «une ombre qui se baisse» et sonnent. Là aussi, en vain. La police fait appel aux pompiers pour une ouverture de porte. Le suspect «très vindicatif» déclare que sa compagne «va bien et qu’elle est sortie ce matin». Sauf que les policiers sentent une odeur «nauséabonde» qui émane de la chambre parentale vide. La gardienne leur signale la disparition d’un des conteneurs verts à poubelles de l’immeuble ainsi qu’une odeur «inhabituelle» dans la cave.

Il l’aurait laissée pour morte puis serait parti se coucher

es policiers demandent du renfort. Pendant qu’un équipage garde le suspect au 6e étage, d’autres inspectent à la cave qui dégage «une odeur de cadavre en état de décomposition» et découvrent la victime qui gît dans la poubelle. Le compagnon «agressif» est interpellé, plaqué au mur et menotté. Le procureur de la République et les policiers de la 3e DPJ (district de police judiciaire), à qui est confiée l’enquête, arrivent sur place.

Lors de sa garde à vue, le compagnon déclare que le décès est intervenu à la suite d’une dispute conjugale. «Il a dit qu’elle l’avait énervé», souffle une source proche du dossier ! La «dispute» aurait eu lieu dans la salle de bain. L’homme, «baraqué», aurait frappé sa frêle compagne, 45 kg. Il l’aurait laissée pour morte puis serait parti se coucher. Le lendemain, constatant le décès, il n’aurait pas appelé les secours.

La victime était aide-soignante à l’hôpital Saint-Antoine (XIIe). «Elle avait trouvé son compagnon sur un site de rencontres, indique sa sœur. C’était un dingue, un pervers, un jaloux. Il la menaçait. Elle avait perdu 20 kg après l’accouchement. Il l’isolait, la coupait de tout le monde. Ma sœur était devenue un robot. Les rares fois où il la laissait sortir, elle devait lui envoyer une photo de son smartphone pour lui prouver qu’elle était bien à l’endroit prévu. Et devait ramener les facturettes de carte bleue en guise de preuve». L’homme en question n’avait pas de «profession connue». Il était connu des services de police pour vols, conduite sans permis, port d’arme, violences, stupéfiants, menaces… La victime, elle, n’avait jamais porté plainte pour violences conjugales. «Elle l’aimait». En France, tous les trois jours, une femme meurt sous les coups de son conjoint.