Elle passe 17 ans en prison à cause d'un faux témoignage

  • 11/10/2014
  • Source : AFP
Après 17 ans derrière les barreaux pour un meurtre qu'elle n'avait pas commis, une femme de 59 ans a été innocentée et remise en liberté.

Une femme a été innocentée ce vendredi 10 octobre dans un tribunal de Los Angeles après avoir passé 17 ans en prison pour le meurtre d'un homme qu'elle n'avait pas commis, une condamnation due à un faux témoignage.

Susan Mellen, 59 ans, avait été condamnée à la prison à vie sans possibilité de libération anticipée pour le meurtre en 1997 de Richard Daly, dont le cadavre calciné avait été retrouvé dans une allée du quartier de San Pedro, à Los Angeles (Californie, ouest des Etats-Unis).

Un «rare échec» du système judiciaire
Le juge Mark Arnold du tribunal supérieur de Los Angeles a qualifié le cas de Susan Mellen de rare échec du système judiciaire, ajoutant que sa condamnation semblait avoir été fondée sur le faux témoignage de June Patti, qui avait affirmé aux autorités que Susan Mellen lui avait avoué le meurtre.

La crédibilité de June Patti, décédée en 2006, a été mise en doute après la réouverture récente du dossier, notamment parce que sa propre sœur, officier de police à Torrance, l'a qualifiée de «probablement la plus grosse menteuse que j'ai rencontrée dans ma vie».

June Patti avait eu des centaines de contacts avec la police dans l'Etat de Washington (nord-ouest des Etats-Unis) où elle avait déménagé, et les enquêteurs en étaient venus à la considérer comme un témoin non fiable.

«On leur a servi une histoire»

Susan Mellen a été «condamnée à cause d'une histoire attrayante racontée par le procureur», a commenté son avocate Deirdre O'Connor, de l'organisation «Innocence matters», qui cherche à faire innocenter des personnes emprisonnées à tort.

Elle n'a pas blâmé les jurés d'avoir cru en la culpabilité de sa cliente parce qu'«on leur a servi une histoire».

A l'annonce de l'annulation de sa condamnation, Susan Mellen a envoyé des baisers à ses enfants assis dans le tribunal et a salué de la main ceux qui l'ont soutenue, sous les applaudissements nourris de l'assistance.

Le juge Arnold a ordonné sa remise en liberté aussi rapidement que possible. Sa fille, Jessica Besch, a dit vivre «le jour le plus heureux de sa vie».