Dans le coma parce qu'elle portait une jupe

  • 23/04/2016
  • Source : lematin.ch
Un groupe de jeunes filles ont tabassé une adolescente qui a dû être hospitalisée. Raison invoquée: sa jupe leur déplaisait.

En début de semaine à Gennevilliers, dans le nord de Paris, une jeune fille a été tabassée au seul motif qu'elle portait une jupe, rapporte le Parisien.

Lundi, une adolescente de 16 ans attend son tramway quand un groupe de garçons l'interpelle. Ils poursuivent finalement leur chemin après l'avoir harcelée quelques minutes au sujet de sa jupe. Puis arrive un groupe de trois jeunes filles, inconnues de la victime. Elles l'insultent à leur tour à cause de sa tenue vestimentaire.

Le tramway arrive, elles montent toutes les quatre. Le trio contraint l'adolescente en jupe à descendre à l'arrêt suivant en la tirant par les cheveux et la couvre à nouveau d'insultes. S'en suivent coups de poings, pieds, genoux, portés surtout par une agresseuse de 19 ans. La jeune fille perd connaissance. Les passants alertés par les cris finissent par intervenir et appellent les secours: le trio prend la fuite.

Hospitalisée, la victime passe quelques heures dans le coma puis se réveille. Elle porte plainte dès qu'elle sort de l'hôpital.

Une des agresseuses s'est rendue
L'auteure des coups les plus violents a appris le soir même que celle qu'elle avait agressée était tombée dans le coma. Elle s'est finalement rendue au commissariat et a été placée en garde à vue. «Le trio ne portait pas de signe distinctif et aucune n’a évoqué une quelconque religion», précise le Parisien.« Il ne s’agit pas non plus d’un règlement de comptes: la victime ne les connaissait pas et n’habite pas le même quartier».

Patrice Leclerc, le maire de la commune cité par le quotidien, répète que «rien ne justifie une telle violence. Si aucune motivation, autre que le désaccord avec la tenue vestimentaire, n’a été proférée, nous tenons à réaffirmer qu’aucun motif ne peut limiter la liberté individuelle et collective des femmes à se vêtir comme elles le souhaitent.»

«Nous n’accepterons aucune tentative d’imposer un modèle quel qu’il soit à qui que ce soit. Aucune pression morale ou physique ne sera tolérée dans notre ville à l’encontre de la liberté des femmes. Nous souhaitons que la justice punisse sévèrement de tels agissements.» L'audience de l'agresseuse se tiendra le 17 mai prochain.