190 millions de dollars pour les patientes d’un gynéco filmées à leur insu

  • 28/07/2014
  • Source : nextinpact.com
Aux États-Unis, un hôpital réputé vient de conclure un accord de 190 millions de dollars avec plusieurs milliers de patientes qui s’estimaient victimes d’un des anciens gynécologues de cet établissement. Le praticien mis en cause avait réalisé plus de 1 200 vidéos à l’aide d’un stylo équipé secrètement d’une caméra.

190 millions de dollars, soit plus de 140 millions d’euros. C’est la somme qui devrait être répartie entre les plus de 8 000 ex-patientes du docteur Nikita Levy ayant engagé une action collective contre l’hôpital Johns Hopkins de Baltimore. L’établissement, dans lequel a travaillé ce gynécologue jusqu'à l'année dernière, a en effet annoncé la semaine dernière qu’un arrangement avait été trouvé et venait d’être homologué par la justice - à titre préliminaire.

Comme l’explique ArsTechnica, ce professionnel avait filmé ses patientes à leur insu, à l’aide d’un stylo équipé d’une caméra. Alertés par une employée de l’hôpital, les responsables du centre s’étaient décidés à licencier le docteur Nikita Levy en février 2013, après plus de 25 ans passés dans cet établissement. Une enquête de police avait permis de retrouver près de 1 200 vidéos et 140 photographies au domicile du praticien. Cet homme de 54 ans s’est cependant suicidé quelques jours après son limogeage, empêchant toute explication dans le cadre d’un éventuel procès.
Les indemnités seront prises en charge par l'assurance de l'hôpital

Les victimes présumées se sont alors tournées vers l’hôpital afin d’obtenir une indemnisation, au titre notamment du traumatisme subi par plusieurs d’entre elles. « Certaines de ces femmes avaient besoin de soutien, elles étaient fatiguées, elles étaient inefficaces au travail, à la maison, avec leurs proches. Un abus de confiance, une trahison - voilà ce qu’elles ont ressenti » a expliqué leur porte-parole, Jonathan Schochor, auprès d’Associated Press.

De son côté, l’hôpital Johns Hopkins (relativement réputé outre-Atlantique) a de fait tenté de faire oublier l’histoire au plus vite. « Nous espérons que ce règlement à l’amiable aidera les personnes concernées par cette affaire à tourner la page - d’autant que les autorités ont conclu que les images n’avaient pas été partagées » a indiqué la direction de l’établissement. Cette dernière a d’ailleurs précisé que la totalité des indemnités serait prise en charge par son assurance.

Au total, la somme allouée à chaque plaignante devrait atteindre les 20 000 dollars, auxquels il faudra très probablement retrancher des frais d’avocats. Pour autant, le nombre de victimes semblait très difficile à déterminer, étant donné qu’il n'était pas possible de voir leur visage sur la plupart des images.