Wattao prépare-t-il un sale coup contre Ouattara ?

  • 14/04/2014
  • Source : Aujourd'hui
Selon toujours la très sérieuse « Lettre du Continent », le commandant Wattao garde en lieu sûr ces enregistrements. A Dubaï notamment selon les sources du confrère qui explique également que l’avocat du patron du CCDO est basé dans ce pays.

Pas besoin donc de faire un dessin. Malgré les apparences, les événements se précipitent en Côte d’Ivoire. Car comme le prévoyaient nombre d’observateurs de la politique ivoirienne, le transfèrement de Charles Blé Goudé à la cour pénale internationale focalise désormais l’attention sur les ex-chefs de guerre proches du régime, accusés d’atteintes les plus graves par la plupart des organisations non gouvernementales chargées des droits de l’homme.

Du coup, les concernés ne se sentent plus à l’abri, surtout que le chef de l’Etat est passé maître dans l’art des double discours.

Le cas du ministre de la jeunesse de Laurent Gbagbo illustre bien cette crise de conscience. Alassane Ouattara avait promis de ne plus transférer d’autres ivoiriens à La Haye. Il avait pour cela trouvé une parade, principalement l’opérationnalité de l’appareil judiciaire ivoirien.

Or, il n’a pu respecter cette parole. Jusqu’où pourrait-il aller, prenant ainsi le risque de sacrifier son pouvoir, pour protéger les anciens chefs de guerre qui ont combattu pour lui et qui sont visés par de nombreuses institutions internationales de droits de l’homme ? C’est donc pour ne pas être le seul à payer au cas où le vent tournerait que le commandant Wattao a, selon La Lettre du Continent, documenté ces enregistrements.

Ceux-ci cibleraient en particulier les liens entre Alassane Ouattara et les ex-rebelles, les éléments filmés qui en serviraient de preuves… Avec ces enregistrements, le commandant Wattao pourrait faire sauter la ouattarandie puisqu’avec ces preuves, il serait difficile de continuer à nier l’évidence. Mais comme on le voit, la publicité autour de ces enregistrements vise aussi à mettre la pression sur le chef de l’Etat pour qu’il ne franchisse pas le pas.

Mais ces vidéos répondent aussi à d’autres menaces. Notamment en cas d’élimination physique. L’avocat pourrait ainsi faire le grand déballage… Bref, ce n’est plus la sérénité du côté du pouvoir. En plus des menaces toutes discrètes, pour l’instant, des autorités de la cour pénale internationale, le régime fait aussi face à la maladie du chef de l’Etat. Le concerné affirme certes qu’il va bien mais les luttes pour sa succession ont grandement lézardé le mur de sérénité auquel le pouvoir semblait adossé.
 
Sévérine Blé