Washington - Pyongyang : la métaphore trompeuse du "bouton nucléaire"

  • 04/01/2018
  • Source : France24
En réponse à Kim Jong-un, qui évoquait la présence d'un "bouton nucléaire" sur son bureau, Donald Trump a vanté le sien, "plus gros et plus puissant". Mais aux États-Unis, il n'existe pas un tel dispositif permettant d’ordonner une frappe nucléaire.

Le fantasme du bouton nucléaire, gros bout de plastique rouge sur lequel il suffirait d’appuyer pour ordonner une frappe nucléaire, est alimenté ces jours-ci par la surenchère entre Donald Trump et Kim Jong-un. Les chefs d’État américain et nord-coréen s’affrontent à distance pour savoir qui a "le plus gros et plus puissant" bouton nucléaire, alors qu’un tel dispositif n’existe pas, du moins aux États-Unis.

Le "ballon" et le "biscuit"

Information ultra-sensible, le détail de la procédure de déclenchement d’un tir nucléaire est gardé secret par les nations concernées mais les contours du dispositif américain sont connus. Le président des États-Unis n’a ainsi pas de bouton – hormis celui permettant de commander un Coca au majordome de la Maison Blanche à n’importe quelle heure du jour et de la nuit – mais deux objets à sa disposition : une carte en plastique de la taille d’une carte de crédit baptisée le "biscuit" et une mallette. Cette sacoche, en cuir noir à l’extérieur et aluminium à l’intérieur, pesant une vingtaine de kilos et relativement bombée, est plus communément appelée le "ballon de football nucléaire", appellation consacrée depuis 1963, en raison de sa forme presque ovale (étant entendu qu’il s’agit ici de football américain).

Le "biscuit" est censé être porté par le président lui-même, bien que certaines sources émettent l’hypothèse que la carte puisse être placée dans la sacoche. Sur cette carte sont encryptés les codes permettant au président d’ordonner une frappe nucléaire. La mallette contient un livret noir, véritable "guide pratique pour conduire une guerre nucléaire", tel que le décrit le Washington Post...