Voici le poisson qui vit sous 700 mètres de glace en Antarctique

  • 24/01/2015
  • Source : 20minutes.fr
La découverte pose de nouvelles questions sur les formes de vie inconnues qui pourraient exister sous les glaces de l’Antarctique...

Qui des scientifiques ou du poisson a été le plus surpris? Une équipe de chercheurs partie en décembre pour l’Antarctique ne s’attendait pas à trouver de la vie sous l’épaisse couche de glace du continent. A 740 mètres de profondeur, coincés dans l’obscurité entre la glace et la roche, ils ont pourtant observé une «communauté» du fond des mers.

Le fond de la mer nu et «rocheux, comme la surface de la Lune»
L’expédition s’était aventurée sur place pour étudier l’histoire et la stabilité d’un glacier qui alimente la barrière de Ross, le plus grand glacier de l’Atlantique, de la taille de la France. En descendant un robot «maison» muni d’une caméra dans le trou creusé à l’aide d’un jet d’eau chaude à travers 740 mètres de glace, ils ont pu observer pour la première fois le fond de la mer sous la glace: nu et «rocheux, comme la surface de la Lune», commente le géologue Ross Powell dans le magazine Scientific American.

Une fois le robot de 1,5m de longueur descendu au fond, les scientifiques, installés dans une salle de contrôle improvisée à la surface, découvrent une eau extrêmement claire d’une dizaine de mètres de profondeur et n’imaginent pas y trouver de la vie autre que microbienne. «Tout à coup quelqu’un a crié en montrant l’image»: une ombre gracieuse ondulait dans la lumière électrique.

Plus d’un million de km² de fonds inexplorés

Enfin, l’équipe aperçoit la créature «qui tirait sur le bleu, le brun et le rose», longue «comme un couteau à beurre», avec un corps translucide qui laisse apercevoir ses organes internes. La salle explose de joie: «C’était extraordinaire», se souvient Ross Powell, 63 ans, qui a étudié la zone pendant toute sa carrière. Le poisson, au bout de quelques minutes, s’approche, attiré par la lumière. «Il devait s’ennuyer. Je m’ennuierais aussi à sa place», plaisante Robert Zook, l’un des membres de l’expédition.

Pour les microbiologistes présents, la découverte de ce poisson, et d'une vingtaine d'autres ce jour-là, pose de nouvelles questions sur les formes de vie inconnues qui pourraient exister sous les glaces de l’Antarctique, soit plus d’un million de km² de fonds inexplorés.