Transformation locale du cacao Une douzaine d'usines en activité en Côte d'Ivoire Tout sur les volumes de cacao transformés Les défis à relever

  • 27/07/2018
  • Source : Linfodrome
Sur une production cacaoyère mondiale estimée à 100 milliards de dollars américains (soit environ 55 000 milliards de Fcfa) annuellement, la Côte d'Ivoire, premier producteur mondial (35%), ne tire que 6 % de cette manne financière, environ 3 300 milliards de Fcfa. Quant aux planteurs, qui ne rechignent pas à la tâche pour mettre sur le marché un cacao de qualité supérieure, c'est seulement 2 % de ces 55 000 milliards de dollars qu'ils empochent. A savoir plus de 1 100 milliards de Fcfa.

En vue de capter toutes les ressources issues de la chaîne de valeurs du cacao et apporter une valeur ajoutée à la production nationale, le gouvernement ivoirien, depuis quelques années, a pris l'initiative de transformer sur place son cacao. Dans un premier temps, il s'est fixé un objectif de transformation de 50 % à l'horizon 2020. A cette vision, le gouvernement semble avoir fait adhérer le secteur privé. Puisqu'en 2018, le niveau de transformation de la fève se situe à environ 35 % , pour le premier niveau.

Cette industrie de la transformation du cacao est tirée par au moins 13 unités industriells installées sur le territoire national, précisément dans les zones industrielles d'Abidjan et de San Pedro.

Industriels engagés. En tête des broyeurs locaux, Saco, filiale du groupe Barry Callebaut qui a implanté dans le pays deux unités de transformation. L'une est installée à Abidjan avec une capacité de broyage de 50 000 tonnes actuellement. L'entreprise entend la porter progressivement à 100 000 t d'ici à 2022. Cela, grâce à un nouvel investissement de 30 milliards de Fcfa sur les cinq prochaines années, tel qu'annoncé par les responsables du groupe en mai dernier. L'autre usine, quant à elle, est en activité à San Pedro et transforme par an 120 000 tonnes de fèves. Sur les cinq prochaines années également, cette capacité sera portée à 130 000 t.

L'autre gros broyeur sur la place, c'est Cargill, qui transforme à ce jour 120 000 tonnes de cacao dans son usine d'Abidjan. Le chocolatier américain, on s'en souvient, à l'instar de bien d'autres gros transformateurs, avait envisagé de délocaliser dans des pays moins exigeants comme l’Indonésie, lorsqu'au cours de la campagne 2012-2013, le gouvernement ivoirien a décidé de supprimer les incitations fiscales accordées aux broyeurs. Même si, pour l'instant, cet industriel n'envisage pas de nouveaux investissements, il est engagé auprès du gouvernement pour l'atteinte de l'objectif d'un taux de transformation annuelle de 900 000, voire de 1 million de tonnes à l’horizon 2020.

Le géant singapourien Olam, en plus de son usine d'Abidjan connue sous la dénomination de Unicao (80 000 tonnes), a ouvert en 2015 une deuxième unité baptisée « Olam Cocoa Processing » à San Pedro. Le groupe a investi, pour cette unité de transformation de la fève brune, 75 millions de dollars (plus de 40 milliards de Fcfa) pour une capacité de broyage estimée à 75 000 tonnes...