Tolérance zéro pour un agent des eaux et forêts impliqué dans un racket de 10 millions FCFA

  • 18/04/2019
  • Source : APA
Le ministre ivoirien des eaux et forêts, Alain Richard Donwahi a annoncé, mercredi à Abidjan, la « tolérance zéro » dans la gouvernance des eaux et forêts dans le pays après l’implication d’un agent des eaux et forêts dans une affaire de racket portant sur 10 millions de FCFA à un corridor de Yamoussoukro, la capitale politique et administrative ivoirienne.

« Nous avons pu constater ici en Côte d’Ivoire que notre forêt a été détruite à 80%. Nous ne pouvons plus tolérer d’écart en ce qui concerne la gouvernance dans la forêt »,  a déclaré M. Donwahi qui ambitionne d’ «inverser la tendance» pour «préserver notre patrimoine» forestier avec la collaboration de la population appelée à faire partie des agents de reboisement en Côte d’Ivoire.

Le ministre des eaux et forêts s’exprimait lors d’une cérémonie de remise de matériels roulants (10 véhicules et 400 motos) à la Brigade spéciale de surveillance et d’intervention (BSSI) et aux postes forestiers.

« Je voudrais dire à nos collaborateurs que vous avez le devoir de faire en sorte que cette corporation soit respectée. Il m’a été donné de constater il y a quelques jours des écarts graves commis par un de nos membres au corridor de Yamoussoukro qui s’est livré à un racket inimaginable, incompréhensible parce qu’il ne s’agissait même pas de bois », a déclaré Alain Richard Donwahi, soulignant que « ceci est impardonnable ».

« J’ai dit au Directeur de cabinet et au Directeur  adjoint de cabinet qu’il y aura une tolérance zéro à tout manquement. Je ne peux pas accepter et permettre d’écart de ce genre parce qu’il s’agissant d’une somme de 10 millions de FCFA.  Parce que le permettre serait salir votre corporation, ce serait salir notre institution », a-t-il prévenu.

M. Donwahi a exhorté ses collaborateurs à faire en sorte que « notre corporation, notre ministère soit respecté, que les eaux et forêts soient respectés ».  Poursuivant, il a noté que « de mauvaises habitudes ont été prises, pas seulement aux eaux et forêts », mais « il faut que cela change ».

« Nous devrons changer de comportement. L’Ivoirien nouveau, ce n’est pas dans la bouche seulement. C’est dans le comportement. Le gain facile n’a aucun avenir chez nous », a insisté le ministre des eaux et forêts, rappelant que «nous avons une mission à remplir».  

M. Donwahi, veut constater en ce qui le concerne en sortant de ce ministère, « avoir fait un pas de plus, d’avoir contribué à la reforestation en Côte d’Ivoire, d’avoir contribué à faire en sorte qu’un esprit nouveau soit une réalité dans cette corporation des eaux et forêts ».

Dans le même élan, il a relevé l’importance du travail effectué par ses hommes sur le terrain. « Ce ministère est en train de revenir à la lumière, c’est parce que le travail des eaux et forêts est primordial pour la survie de notre planète », a-t-il indiqué, soulignant que le travail des eaux et forêts est respecté ailleurs dans le monde.

« Faisons en sorte qu’ici aussi ce travail soit respecté par nos concitoyens. Vous êtes tous les ambassadeurs des eaux et forêts. Faisons en sorte que ces genres d’écart soient très rares.  Je le répète tolérance zéro. Je ne veux pas d’intervention. Même s’il s’agit de mon parent, il n’y aura aucune intervention. Nous devrons bannir ce genre de pratiques », a conclu le ministre. 

Pour le renforcement de la capacité opérationnelle et assurer la préservation du couvert forestier, le gouvernement ivoirien a adopté le 18 mai 2018, la Politique de préservation, de réhabilitation et d’extension des forêts.

Un montant de 4 milliards de FCFA a été mis à la disposition du ministère des eaux et forêts pour l’équipement en moyens de mobilité et en moyens techniques des services déconcentrés, de la Brigade spéciale de surveillance et d’intervention et dans une certaine mesure des services au niveau central afin d’améliorer les conditions de travail.

Selon une étude, la couverture forestière ivoirienne est passée de 16 millions d'hectares dans les années 1960 à 3,4 millions d'hectares en 2015.

LS/APA