Tiébissou/Drame : Un professeur tué par un papayer aux obsèques de son oncle

  • 10/08/2019
  • Source : L'Inter
La communauté éducative est en deuil. Et avec elle, les populations villageoises d’Assoko-Yaodjéékro, localité située à une trentaine de kilomètres de Tiébissou, où s’est produit, le samedi 03 août dernier, un véritable drame. Il s'agit de la disparition assez surprenante de Guiéké Yao, la soixantaine, professeur d’allemand, précédemment en service au lycée moderne de Koumassi, à Abidjan.

Sur les circonstances de ce triste événement, nos sources expliquent que ce jour là, le professeur qui vient de procéder un peu plus tôt, à l’inhumation de son défunt oncle, prie son cousin N’da Yao Julius d’abattre le papayer mâle qu’il venait d’apercevoir dans la broussaille, non loin du village. C’est que l’enseignant avait besoin des fleurs de cet arbre fruitier reconnues pour ses  nombreuses vertus thérapeutiques.

N’da s’empresse de s’exécuter. Il se saisit aussitôt d’une machette et le voilà qui s’enfonce dans la broussaille. Visiblement pressé d’entrer en possession de ces fleurs médicamenteuses, Guiéké Yao décide lui contre toute attente, de suivre son cousin qui s'employait déjà à abattre le fameux arbre médicinal.

Malheureusement, par cet acte qu'il croyait anodin, le pauvre professeur venait ainsi de signer son arrêt de mort. Car à peine se présente-t-il au pied du grand et gros papayer, que celui-ci, long d'une vingtaine de mètres, vient lourdement s'abattre sur lui.

N’da Yao Julius qui ignore totalement que son cousin Guiéké Yao l’avait rejoint en brousse, est fort surpris d'entendre les cris d'horreur de ce dernier qui du reste, est tué sur le champ.

Informées de cette situation dramatique, les populations villageoises accourent sur les lieux, avant d’alerter les éléments de l’adjudant-chef N’guessan N’guetta, commandant de la brigade de gendarmerie de Tiébissou.

Ces derniers se déportent avec promptitude sur place. Ils procèdent au constat d’usage requis en pareille circonstance, avant d’interpeller N’da Yao Julius pour nécessité d’enquête.

L’infirmer de Lomokankro aux côtés des gendarmes, confirme pour sa part, la mort de l’enseignant dont le corps sans vie, est enlevé par les services des pompes funèbres et déposé à la morgue de Tiébissou.

En attendant les résultats de l’enquête ouverte sur ce drame inattendu, les commentaires et autres supputations des plus irrationnelles, vont bon train aussi bien à Tiébissou, que dans le village d’Assoko-Yaodjéékro.

Bourgade dont certaines populations mettent ce malheur sur le compte de la manifestation de la grosse colère des génies contre celui qui a osé décider de faire abattre le seul papayer mâle. Un papayer dont les populations se servent des fleurs, pour se soigner traditionnellement.

Pour d'autres par contre qui croient fermement aux « africanités », l’enseignant avait tout simplement été « capturé » par les sorciers qui attendaient tout bonnement l’occasion et le prétexte, pour l’achever physiquement.

Et dans tout cela, c'est le pauvre Yao N’da Julius le cousin par qui le malheur est arrivé, qui va « trinquer », pour ce drame dit-on, téléguidé par de sombres individus passés maîtres dans l'art des pratiques occultes.

Camille SIABA