Les services de renseignement somaliens ont dévoilé, dimanche 7 février, des images de surveillance montrant l’implication d’au moins trois personnes dans l’explosion qui a lieu à bord de l’avion de la compagnie Daallo Airlines, le 2 février, le forçant à atterrir d’urgence à Mogadiscio. Selon le porte-parole du gouvernement Abdisalam Aato, ces images montrent deux hommes, dont l’un portant un gilet de sécurité de l’aéroport, remettant au kamikaze présumé un ordinateur portable dans lequel aurait été placée la bombe.
« Au moins vingt personnes, dont les deux personnes suspectées d’avoir donné l’ordinateur portable au kamikaze présumé, ont été arrêtées dans le cadre de l’enquête sur l’explosion dans l’avion, a ajouté le porte-parole. C’était un acte de terrorisme délibéré. L’enquête est toujours en cours. »
Un trou d’un mètre dans le fuselage
Après avoir dans un premier temps attribué l’explosion – survenue environ quinze minutes après le décollage de l’avion de l’aéroport de Mogadiscio – à un problème de pression d’air, le gouvernement somalien avait reconnu, samedi 6 février, qu’elle avait été causée par une bombe.
La déflagration a provoqué un trou d’un mètre de diamètre environ dans le fuselage de l’A321 de la compagnie Daallo, qui opère depuis Djibouti essentiellement dans la Corne de l’Afrique et les pays du Golfe.
Un passager, Abdulahi Abdisalam, officiellement porté disparu jeudi, avait été identifié le lendemain par les autorités somaliennes, qui ont précisé qu’il avait bien été tué dans l’explosion, probablement aspiré dans le vide. Deux autres passagers ont été légèrement blessés.
L’aéroport de Mogadiscio, une forteresse
Le gouvernement somalien, sans attendre les résultats de l’enquête, avait évoqué un problème de pressurisation. Mais le pilote, Vladimir Vodopivec, un Serbe de 64 ans, avait estimé que le trou avait été causé par une « bombe », qui n’avait toutefois pas endommagé le système de navigation, lui permettant de poser l’appareil.
L’aéroport de Mogadiscio est devenu une forteresse depuis que s’est installée à proximité la principale base de la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom), forte de vingt-deux mille hommes et qui aide le fragile gouvernement dans sa lutte contre les islamistes radicaux chabab, affiliés à Al-Qaida.
Chassés depuis la mi-2011 de Mogadiscio, puis de leurs principaux bastions, ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides contre des cibles gouvernementales ou l’Amisom. Ils n’ont jusqu’ici pas revendiqué de responsabilité dans l’attentat contre l’avion de la Daallo.
Somalie : Au moins trois personnes impliquées dans l’attentat contre l’avion de Daallo Airlines