Secteur de l'énergie : plus de 243 milliards FCFA nécessaires pour lutter contre les délestages.

  • 13/08/2013
  • Source : L'Inter

" Infrastructure de la Côte d'Ivoire : une perspective continentale (AICD)" , c'est le rapport pays de la Banque mondiale publié en 2010. Cette publication reprise par l'Espoir, la revue de la Banque mondiale, note que si l'on s'en tient aux estimations de l'étude AICD, pour combler les déficits dans les infrastructures, la Côte d'Ivoire devra dépenser plus de 1 000 milliards de FCFA par an jusqu'en 2020. Environ 70 % de ce montant devrait être consacrés à l'investissement et le reste à l'exploitation et à l'entretien. Le secteur de l'énergie devrait, à lui seul, absorber environ la moitié de ce montant, tandis que la plus grande partie du reliquat sera consacrée à l'atteinte de l'objectif 7 de l'agenda des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), relativement à l'amélioration de l'accès à l'eau potable. Les investissements dans le secteur électrique, s'ils ne sont pas réalisés, feront toujours planer le spectre du délestage sur la Côte d'Ivoire. En effet, l'Espoir révèle dans ses colonnes que le secteur ivoirien de l'énergie est en proie à des difficultés croissantes en raison d'une ''structure de taux et barème tarifaire inadéquate, d'un cadre institutionnel dysfonctionnel. En d'autres termes, le déficit d'exploitation du secteur de l'électricité n'est tout simplement pas soutenable à long terme, constituant un lourd fardeau pour le budget de l'Etat''. Afin de remédier à une telle situation, la revue de la Banque mondiale indique qu'une évaluation réalisée récemment a estimé le budget du programme d'investissement d'urgence à environ 243,5 milliards de FCFA. « La performance et la fiabilité du système continueront à se détériorer davantage si ces investissements ne sont pas réalisés. Le plan énergétique 2013-2030 devrait mobiliser 9 500 milliards de FCFA d'investissement dans les projets structurants », dévoile l'Espoir.

Cette revue de la Banque mondiale note, par ailleurs, qu'avec une ambition d'atteindre 3 000 KW en 2015 et dans le souci de tenir ses engagements à fournir de l'électricité à certains pays de la sous-région (Burkina Faso, Togo, Ghana, Mali et Benin), la Côte d'Ivoire devra plus que jamais épouser la solution Partenariat Public-Privé (PPP). Outre cette solution, le Groupe de la Banque mondiale intervient dans le secteur de l'énergie en Côte d'Ivoire à travers trois segments.

Le projet d'urgence de réhabilitation du secteur de l'électricité (PURE), dont l'objectif est de contribuer à améliorer la disponibilité, la fiabilité, l’efficacité et la viabilité financière de l'alimentation en électricité en Côte d'Ivoire. Le PURE est un don de la Banque mondiale dont l'accord a été signé le 21 juillet 2009 et qui s'élève à 25 milliards de FCFA.

En plus du PURE, il y a l'IFC (Société financière internationale), membre de la Banque mondiale en charge du secteur privé et le MIGA (l'Agence multilatérale de garantie des investissements), organe de la Banque mondiale spécialisé dans l'assurance des risques politiques, des garanties pour le projet d'extension des champs Foxtrot et Marlin d'un montant de 62,5 milliards de FCFA.

Enfin, le projet de branchements électriques subventionnés lancé en mars 2013 avec l'appui du projet PURE et une contribution de l'Union européenne. Il s'agit d'une opération de raccordement au réseau électrique de familles à faible revenu, au moyen d'un mécanisme souple et sécurisé.

Irène BATH