Rencontre EDS – ONU : EDS exige le retour de Gbagbo et la validation de sa candidature à la présidentielle du 31 octobre prochain

  • 24/09/2020
  • Source : EDS
EDS a reçu ce mercredi 23 septembre 2020 Mohamed Ibn, Représentant de l’ONU en vue de la présidentielle d’octobre en Côte d’Ivoire.

La plateforme politique, Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS), dont le Président Laurent GBAGBO est le référent politique et le candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2020 en Côte d’Ivoire, salue la délégation de Son Excellence Monsieur Mohamed Ibn CHAMBAS, Représentant spécial du Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour l’Afrique de l’Ouest et le sahel.

EDS remercie, à travers la délégation du Représentant, l’ONU pour les efforts qu’elle déploie en Côte d’Ivoire pour prendre le pouls de la situation sociopolitique afin de contribuer à l’apaisement et accompagner notre pays pour réussir le processus électoral en cours.

EDS saisit l’opportunité de la rencontre de ce jour pour exprimer à la délégation du Représentant du Secrétaire Général de l’ONU ses préoccupations qui se résument en deux points : (i) le retour du Président Laurent GBAGBO en Côte d’Ivoire et (ii) la situation sociopolitique actuelle de la Côte d’Ivoire.

I. Du retour du Président Laurent GBAGBO

Pour la plateforme EDS, le retour du Président Laurent GBAGBO en Côte d’Ivoire est une question préalable. EDS voudrait rappeler que le Président Laurent GBAGBO a été démocratiquement élu Président de la République de Côte d’Ivoire en octobre 2000. Mais, comme nous le savons tous, dès septembre 2002 il a dû faire face à une rébellion sanglante qui, après avoir coupé le pays en deux, en a occupé la partie septentrionale, huit ans durant. Il a néanmoins été réélu en novembre 2010.

Malheureusement, les résultats proclamés par le Conseil Constitutionnel ont été contestés par son adversaire, Monsieur Alassane Dramane Ouattara, ce qui a donné lieu à un contentieux électoral. Le Président Laurent GBAGBO avait alors proposé un recomptage des voix, comme cela s’est fait dans d’autres pays en pareilles circonstances. Il n’a pas été entendu par la communauté internationale qui a préféré l’option militaire.

Ainsi, après d’intenses bombardements de sa résidence officielle, pendant dix jours, par les armées coalisées de l’ONUCI et de la France, il a été arrêté et remis entre les mains de son adversaire, entre-temps, reconnu Président de la République par la communauté internationale, avant d’être jeté en prison à Korhogo, dans le Nord du pays. Le Président Laurent GBAGBO sera déporté par la suite à la Cour Pénale Internationale (CPI).

Après huit ans de procès, le Président Laurent GBAGBO a été acquitté de toutes les charges. La CPI l’a totalement blanchi et a expressément demandé à l’Etat de Côte d’Ivoire de créer les conditions pour son retour. Cependant, depuis le mois de juin 2020, date de la première demande jusqu’à ce jour, le gouvernement ivoirien s’oppose à son retour.

EDS tient à indiquer que cette obstruction entretenue par le Gouvernement est potentiellement source de troubles graves en Côte d’Ivoire. C’est pourquoi, EDS voudrait porter cette situation à la connaissance de l’ONU dont le mutisme et l’inaction sur cette question est incompréhensible pour EDS et, au-delà, pour l’opinion publique ivoirienne.

En effet, le peuple ivoirien continue de se demander pourquoi l’ONU, qui a participé activement, à travers la CPI, à la déportation du Président Laurent GBAGBO à la Haye dans un avion spécial, avec tous les moyens dont dispose cette organisation planétaire, ne prend pas les dispositions nécessaires pour son retour.

EDS demande instamment que s’arrête la violation des droits humains élémentaires du Président Laurent GBAGBO et que l’ONU veille à ce que soient prises toutes les dispositions nécessaires pour son retour sécurisé et dans la dignité en Côte d’Ivoire.

Au total, EDS voudrait rappeler que le Président Laurent GBAGBO est son candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020. Sa présence effective en Côte d’Ivoire constitue donc une question préalable

II. De la situation sociopolitique actuelle

De la Côte d’Ivoire.
A l’approche de la phase préparatoire de l’environnement électoral, la plateforme Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS) a pendant longtemps appelé à la concertation et au dialogue politique afin de garantir à la Côte d’Ivoire un processus électoral consensuel.
Lorsque le gouvernement ivoirien, sous la pression de l’opposition, a consenti à ouvrir le dialogue politique, EDS y a activement participé avec des propositions concrètes.

Lors de ces discussions, toutes les propositions de l’opposition politique significative, EDS et PDCI-RDA, ont été rejetées en bloc par le Gouvernement. La CEI actuelle est donc non-consensuelle.
En Janvier 2020, lors de la deuxième phase portant sur l’élaboration d’un code électoral consensuel, alors que les discussions progressaient vers un consensus, le gouvernement a mis fin aux travaux. Pire, le chef de l’Etat a pris sur lui de faire élaborer un code électoral taillé sur mesure qui a été imposé par ordonnance.

C’est sur la base de ce code électoral que la CEI a exclu un certain nombre de candidats dont le Président Laurent GBAGBO. Malgré ces passages en force, et pour montrer sa détermination à prendre part aux élections de 2020, la Plateforme EDS s’est impliquée dans le processus d’enrôlement des nouveaux majeurs et de la révision de la liste électorale. Cette importante phase du processus électoral fut malheureusement bâclée par la CEI.

Au total, les blocages actuels procèdent de la volonté manifeste du pouvoir d’Abidjan de braquer tout le processus électoral. Le régime Ouattara a systématiquement opéré un passage en force à chaque étape du processus électoral en Côte d’Ivoire.

C’est pourquoi, EDS qui s’inscrit dans une dynamique d’unité d’action avec les autres plateformes politiques de l’opposition voudrait rappeler les conditions nécessaires pour la tenue d’une élection démocratique en Côte d’Ivoire :

-Le retrait de la candidature de Monsieur Alassane Dramane Ouattara, qui est au terme de son deuxième mandat, à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, pour se conformer ainsi à la Constitution qui lui interdit un troisième mandat ;

-La dissolution du Conseil Constitutionnel actuel en vue de la mise en place d’une juridiction véritablement impartiale et qui s’attache à dire le droit ;

-La dissolution de l’actuelle Commission Electorale Indépendante (CEI) en raison de son inféodation évidente au régime RHDP unifié et la mise en place d’un organe électoral consensuel, véritablement indépendant et impartial, capable d’organiser des élections justes, transparentes et crédibles ;
L’audit international de la liste électorale issue de l’enrôlement de juin-juillet 2020 ;

-La libération de tous les prisonniers politiques, civils et militaires ;

-Le retour sécurisé de tous les exilés sur la terre de leurs ancêtres, avec à leur tête le Président Laurent Gbagbo, le Premier Ministre Guillaume Soro, le Ministre Charles Blé Goudé et le Maire Noël Akossi Bendjo.

EDS voudrait pouvoir compter sur l’ONU pour obtenir la réalisation de ces conditions minimums avant l’organisation du scrutin présidentiel de 2020. C’est à ce prix seul que la paix durable pourra être garantie en Côte d’Ivoire. Je vous remercie