Relance économique, lutte contre le chômage : Pourquoi le temps joue contre Ouattara

  • 14/02/2014
  • Source : L'Inter
C'est la course contre la montre au niveau de l'Exécutif ivoirien. Dans la perspective de la présidentielle de 2015, le chef de l'Etat a à cœur de tenir toutes ses promesses de campagne.

Mais, certaines contingences pourraient lui faire ombrage, même si vu de l'extérieur, de bons points sont attribués à son équipe au niveau de sa gouvernance économique. En effet, les résultats des actions engagées dans le cadre de la relance économique post-crise sont jugées satisfaisants par les bailleurs de fonds.

La politique macro-économique telle que menée par l'Exécutif ivoirien a permis au pays de réaliser des progrès. Citant sa note du mois de décembre, Jeune Afrique relève que « le Fonds monétaire international (FMI) reconnaît que les autorités ivoiriennes ont fait des progrès considérables dans la réalisation de leurs objectifs économiques ».

« En 2013, la croissance devrait atteindre 8,7 % du PIB, soit légèrement moins qu'en 2012 (9,8 ;%), mais un peu plus que la prévision du FMI. Mieux : le pays devrait garder ce cap - entre 8 % et 10 % - jusqu'en 2015. Et bien que l'État soit toujours soumis à de fortes contraintes financières, le déficit budgétaire devrait être ramené sous la barre des 3 % du PIB », souligne l'hebdomadaire panafricain, dans un article consacré à la Côte d'Ivoire mis en ligne le 10 février dernier.

Mais, au-delà des chiffres pas très bien compris par le citoyen lamda, les Ivoiriens tiennent à voir des signes concrets de cette croissance traduite des termes mathématiques. Si le chef de l'Etat a le mérite de se lancer dans la réalisation de grands projets d’infrastructures tels que la construction du 3è pont, l'extension des centrales thermiques d'Azito et de Ciprel, la construction du barrage hydroélectrique de Soubré ou le prolongement de l'autoroute Abidjan-Yamoussoukro vers Bouaké, il reste que leur achèvement dans les délais prescrits demeure une vrai préoccupation, alors qu’ il s'agit de faire un bilan lors des prochaines élections générales. 

 
Pour marquer le coup, l'Exécutif ivoirien a réussi à débloquer le salaire des fonctionnaires, et à revaloriser le salaire minimum garanti(SMIG) des travailleurs du privé. Pour 8000 producteurs, le gouvernement a fait une petite augmentation du prix du cacao fixé à 750 F CFA. « Insuffisant, répondent les détracteurs du gouvernement, qui reprochent au président Ouattara de ne pas avoir suffisamment privilégié les entreprises locales dans le cadre des grands travaux.

Aucune obligation n'est par exemple, faite aux multinationales en matière de sous-traitance », croit savoir Jeune Afrique. Dans tous les cas, l'année 2014 constitue une année cruciale où les Ivoiriens s'attendent à sentir les effets concrets de la croissance, surtout dans le domaine de l'emploi. Le chef de l’Etat avait promis un million d’emplois, jusqu’à la fin de son mandat en 2015.

Mais, pour y parvenir, il va falloir la création de nombreuses entreprises. Selon les prévisions de la Banque Mondiale, ''les investissements privés sont passés de 8,8% du PIB en 2012 à 9,9 % l'an dernier et devraient, en 2014, atteindre 10,4 % ».Mais pour l'heure, nous n’en sommes juste qu'aux intentions d'investissements,
malgré les facilités accordées par le gouvernement de Côte d'Ivoire.

Selon certaines analyses ''la réalisation de ces taux de croissance suppose la consolidation du processus de réconciliation nationale et de cohésion sociale, ainsi
que l’accélération des réformes visant à améliorer le climat des affaires pour que le secteur privé puisse jouer un rôle moteur dans la relance de l’économie''.

« Sur
cette lancée, le pays devrait tirer le meilleur parti de ses importantes ressources naturelles, d’une part en accroissant la part de ses produits agricoles transformés, et d’autre part, en renforçant ses capacités institutionnelles et humaines et en améliorant la transparence dans la gestion des ressources fossiles et minières », ajoute des économistes.  

Bertrand GUEU