Le résultat de ce référendum d'initiative populaire semble indécis, après une campagne terne.
Les électeurs slovènes votent dimanche, lors d'un référendum d'initiative populaire très indécis, pour dire s'ils acceptent ou rejettent la loi autorisant le mariage homosexuel adoptée il y a dix mois par leurs députés.
Les opposants au mariage gay, soutenus par l'opposition de droite et l'Eglise catholique, sont à l'origine de cette consultation dont ils avaient lancé la procédure dès l'adoption de la loi au parlement, en mars. Ils ont recueilli les 40'000 signatures requises dans ce pays de l'UE de deux millions d'habitants pour la tenue d'un référendum.
En dépit d'une campagne peu spectaculaire, chaque camp espère la mobilisation des Slovènes pour ce scrutin qu'un dernier sondage, vendredi, donnait favorable au "Non" avec un score de 55,5% et une participation de 46%. Mais d'autres sondages pronostiquaient un résultat plus serré.
Large majorité au parlement
La loi votée en mars a redéfini le mariage comme «l'union à vie de deux personnes indépendamment de leur sexe». Elle a été adoptée à une large majorité par la gauche et le parti centriste du Premier ministre Miro Cerar, donnant aux couples gays et lesbiens les mêmes droits que les hétérosexuels, dont celui de l'adoption.
Le référendum a suspendu son application et aucun couple homosexuel ne s'est passé la bague au doigt.
Une organisation baptisée «Il en va du sort des enfants» a pris la tête de la fronde anti mariage gay et reçu cette semaine le soutien du pape François, qui a invité les Slovènes à «soutenir la famille, structure de référence de la vie en société».
Union civile
Si le non l'emporte, le code de la famille reviendra à sa formulation initiale et limitera les droits des homosexuels à l'union civile, en vigueur depuis plusieurs années.
Le Premier ministre et le président Borut Pahor soutiennent le camp du "Oui", au nom de l'égalité des droits.
«Nous décidons à travers ce référendum dans quel type de pays nous voulons vivre», estime Nika Kovac, coordinateur du groupe «C'est le moment pour le "oui"». «Nous décidons si nous voulons rejoindre le monde développé», affirme-t-il à l'AFP.
Pour le parti conservateur (SDS), il en va au contraire de l'avenir du modèle familial: «Supprimer la référence au sexe dans la définition du mariage, c'est le point de départ de la violation des droits humains de ceux qui nous sont le plus précieux, les enfants«, considère l'ancien ministre de centre-droit Janez Jansa.
55% de non en 2012
En 2012, lors d'un précédent référendum, les Slovènes avaient rejeté à 55% l'adoption du mariage gay mais la participation avait été très faible.
Un quorum de votants de 20% est nécessaire dimanche. Des résultats significatifs sont attendus à partir de 21h00. La Slovénie est le premier pays de l'ex bloc communiste à avoir ouvert le mariage aux couples homosexuels.
Hors Slovénie, le mariage homosexuel est légalisé ou en passe de l'être dans 18 pays dont 13 en Europe. L'Irlande, en mai, avait été le premier à autoriser le mariage gay par voie référendaire, les autres ayant opté pour la voie parlementaire.
Le premier ministre slovène, Miro Cerar (ici le 1er décembre à New York), est favorable au mariage homosexuel