Réconciliation nationale: Ouattara ignore les appels des religieux et des leaders politiques, ce que le Cardinal Kutwa et des évêques lui ont demandé

  • 03/01/2018
  • Source : Linfodrome
Le président de la République, Alassane Ouattara, a quasiment fait fi de la question de la réconciliation dans son discours à la Nation, à la faveur du nouvel an

S’il y a un sujet sur lequel beaucoup d’Ivoiriens semblaient attendre le président de la République, Alassane Ouattara, dans son adresse à la Nation, c’est bel et bien la réconciliation nationale. Le chef de l’Etat n’a certes pas omis la question dans son discours du 31 décembre dernier. Mais, pendant la trentaine de minutes où il a parlé, l’actuel tenant du pouvoir en Côte d’Ivoire n’aura consacré qu’une petite minute à la réconciliation. Le chef de l’Etat a préféré faire le point de ses réalisations et de ses chantiers en cours et à venir sans trop s’appesantir sur les questions politiques. Il a fait un clin d’œil à la réconciliation en évoquant à ce sujet la nécessité de préserver un  environnement de paix, gage du succès de ses actions. « Tous ces succès que je viens d’évoquer n’auraient pas été possibles sans le retour de la sécurité et de la paix. La paix est notre bien le plus précieux ! Nous devons tout mettre en œuvre pour la préserver. Je vous exhorte à toujours recourir au dialogue et à la concertation comme nous l’a enseigné le Président Félix Houphouët-Boigny. Cultivons la paix, gage de la cohésion sociale et de notre développement !».

Ces propos du président de la République, beaucoup auraient souhaité qu’ils soient suivis d’actes. A propos, la grâce accordée à 4 132 détenus de droit commun, condamnés pour des infractions mineures, en application de l'article 66 de la Constitution, ne semblent pas avoir impressionné biens d’observateurs de la vie politique en Côte d’Ivoire. Ceux-ci auraient voulu que le chef de l’Etat, à mi-chemin de son second mandat, ait le courage de poser un acte fort dans le sens de la réconciliation, en œuvrant à la libération de prisonniers politiques comme Simone Gbagbo, Assoa Adou, etc. Un geste qui aurait contribué largement à la décrispation sur la sphère politique et encouragé les partisans de ces derniers, demeurés en exil depuis bientôt une décennie, à regagner la terre natale. Le chef de l’Etat n’a-t-il pas affiché cette nécessité dans son discours quand il indiquait : « Nous devons continuer, sans relâche, à rassembler tous les fils et toutes les filles de notre pays, à intensifier toutes nos actions en faveur du pardon et de la concorde nationale ». C’est ce pardon que certains leaders d’opinion auraient voulu voir le président de la République, accorder à ses adversaires d’hier...