Rapport 2014 de RSF sur la liberté de la presse : "Le recul de la Côte d’Ivoire essentiellement dû au retard de la libéralisation de l’audiovisuel"(ministre)

  • 10/05/2014
  • Source : AIP
Le recul de la Côte d’Ivoire de la 96ème à la 101ème place du classement de Reporters sans frontières (RSF) en 2014 est essentiellement dû au retard enregistré dans la libéralisation de l’audiovisuel et non à des entraves à l’expression de la liberté de la presse, a relativisé, vendredi, la ministre de la Communication, Me Affoussiata Bamba-Lamine.

« Le recul de la Côte d’Ivoire est dû au fait que selon les critères pris en compte par Reporters sans frontières, il n’y a pas encore de pluralisme au niveau de l’audiovisuel, pluralisme qui existe déjà aussi bien dans la presse écrite qu’au niveau de l’audio, par rapport aux radios », a déclaré la ministre qui évoquait, à son cabinet, la question de la liberté de la presse avec une délégation de RSF conduite par la responsable du bureau Afrique, Cléa Kahn-Sriber.

« La Côte d’Ivoire a choisi d’attendre le basculement au numérique avant la libéralisation du paysage audiovisuel pour ne pas la faire à l’analogique. Les dossiers se préparent simultanément pour que lorsque nous allons passer à l’un, l’autre suive spontanément », a-t-elle précisé.

La Côte d’Ivoire passe au numérique le 15 juin et la Haute autorité de la Communication audiovisuelle a assuré jeudi, lors de la remise de son rapport d’activité au président de la République, « être prête ».

L’émissaire de RSF avait reconnu que le paysage médiatique ivoirien est « pluraliste et très vibrant », et qu’il existe « une presse très foisonnante qui s’exprime librement ».

Il a souligné, toutefois, qu’il reste des défis à relever, des « sujets sensibles à améliorer pour une presse la plus libre possible » dont « le traitement de l’information, la libéralisation du paysage audiovisuel et la lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes ».

Lors de la célébration, le 3 mai, de la Journée mondiale de la liberté de la presse, la ministre avait affirmé que « des efforts restent encore à faire sur le long chemin de la liberté de la presse », mais avait fait remarquer que « la presse en Côte d’Ivoire n’est pas bâillonnée, encore moins muselée, nonobstant le militantisme politique avéré de certains journalistes ».

Elle a, à ce propos, rappelé les efforts du gouvernement ivoirien en faveur de la presse notamment l’organisation des Etats généraux de la presse les 29 et 30 août 2012, le vote en 2013 de la loi portant accès à l’information et aux documents d’intérêt public, l’appui financier du Fonds de soutien et de développement de la presse (FSDP) aux entreprises de presse privées, associations et syndicats, à hauteur de quelque deux milliards de FCFA.