Quechua Phone 5

  • 27/03/2014
  • Source : pcworld.fr
Smartphone « concept » par excellence, le Quechua Phone 5 tente de concilier produit high-tech abordable et résistance à toute épreuve, mais c’est aussi la première incursion de la marque de sport dans la téléphonie, qui nous propose donc un produit en accord avec sa philosophie.

Prêt pour la randonnée, la montagne et les intempéries, le Quechua Phone 5 semble donc être le compagnon idéal des baroudeurs. Dès lors, il n’a pas été franchement évident d’émettre un avis tranché sur l’appareil, étant donné que nous n’avons pas pu le tester dans les conditions prévues pour (non, la rédaction de PCWorld n’a pas encore élu domicile dans les gorges du Vercors).Mais nous avons quand même passé quelques jours à le maltraiter, en le faisant tomber à hauteur de 1 mètre, ou encore en le passant sous l’eau quelques minutes (rappelons qu’il bénéficie d’une certification IP54). Et, avouons, il s’est montré tout à fait conciliant et fonctionne toujours comme un charme.

Sur ce point précis, donc, le Quechua Phone 5 semble tenir ses promesses. Renforcé de tous les côtés, le smartphone est certes imposant, lourd et assez épais, mais a le mérite de parfaitement tenir en main, son revêtement en caoutchouc à l’arrière permettant d’éviter les risques de glissades. Les caches permettant de protéger le port microUSB, la prise casque, le port microSIM et le port microSD sont quant à eux bien conçus et ne bougent pas d’un poil une fois mis en place. Enfin, on apprécie des boutons bien placés et qui ressortent bien de la coque. À noter, tout de même, que nous avons parfois constaté un manque de réactivité du bouton home, nécessitant même un redémarrage de l’appareil pour être réglé.

D’aspect extérieur donc, le Quechua Phone 5 est un produit assez réussi, tout à fait cohérent avec ses promesses de protection et d’imperméabilité. Certes, on est loin du design léché des grandes marques, mais ce n’est de toute façon pas là son intérêt.

L’écran, quant à lui, se montre malheureusement bien moins convaincant. Le choix d’une dalle LCD de 5’’ en 800x480 est certes logique vu le prix de l’appareil, mais on regrette tout de même plusieurs choses. Premièrement, sans être catastrophiques, les angles de vision sont très moyens et obligent l’utilisateur à bien se positionner en face, surtout en extérieur. Ensuite, les couleurs souffrent d’un manque flagrant de fidélité et l’on constate des blancs qui tirent largement vers le jaune, ains qu'une luminosité très agressive, qui fait presque mal aux yeux si réglée au maximum. Un effet de rémanence assez désagréable est également présent lorsque l’on passe d’une page à l’autre dans l’interface d’Android, même si l’on finit par se faire une raison… Pour résumer, sans être totalement raté, l’écran du Quechua Phone 5 entre clairement dans la catégorie des « moyens moins » et l’on aurait apprécié un meilleur confort de lecture…

Le second point qui fâche, et un peu plus sérieusement cette fois-ci, c’est la qualité franchement médiocre de l'appareil photo. Le capteur de 5 mégapixels à l’arrière délivre en effet des photos très décevantes, quelles que soient les conditions. En extérieur et de jour, les couleurs sont ultra-saturées et le manque de précision est flagrant. À faible luminosité, c’est encore pire et on se demande même si le flash sert à quelque chose. En effet, qu’on l’active ou non, la photo reste très sombre et quasiment inexploitable. De plus, la mise au point et, surtout, le temps d’attente entre deux prises sont trop longs, tandis que les options de réglages sont réduites au minimum et ne permettent pas vraiment d’améliorer quoi que ce soit… Et c’est franchement dommage, pour un téléphone vendu comme un compagnon idéal pour la randonnée et, plus généralement, les promenades dans la nature. Un bon APN permettant de capturer de beaux paysages aurait clairement été un vrai plus…
Côté autonomie, le constat est, heureusement, bien meilleur. La batterie de l’appareil monte à 3500 mAh, un chiffre assez énorme pour un smartphone de 5 pouces. Avec en plus une faible définition d’écran à gérer, on peut s’attendre à quelque chose de très bon et c’est en partie le cas. La durée de lecture d’une vidéo n’est certes pas très élevée, mais un usage classique sera bien moins gourmand et permet de garder le smartphone allumé pendant deux à trois jours. Dans le cas d’une randonnée de plusieurs jours, vous pouvez par ailleurs désactiver les données jusqu’à au soir, par exemple, et ainsi bénéficier de 4 jours de durée de vie.

Notons également que le GPS semble très bien fonctionner, ce qui est un aspect très important à relever étant donné la nature du Quechua Phone. L’accroche satellite est rapide et le positionnement précis, même si, là encore, il faudrait le tester dans une zone moins urbaine pour juger de sa véritable efficacité.

Continuons ce test en abordant un autre aspect très moyen de l’appareil : le niveau de performances. Le Quechua Phone 5 se dote en effet d’un hardware assez vieillissant, puisqu’on y trouve un SoC Snapdragon S4 composé de 4 cœurs ARM Cortex-A5 cadencés à 1,2 GHz et d’un GPU Adreno 203, 1 Go de mémoire vive et 4 Go de stockage. Dans nos benchmarks, les résultats sont globalement assez moyens, mais pas catastrophiques, mais, en revanche, l’usage au quotidien reste assez problématique. Le passage d’une application à l’autre est souvent laborieux, les ralentissements sont très fréquents et l’usage de jeu en 3D reste très limité. Nous n’avons d’ailleurs pas réussi à lancer 3D Mark sur l’appareil, l’application étant victime d’un crash pure et simple à chaque lancement. Bref, dans le cadre d’une utilisation très basique, ces performances aux rabais ne sont certes pas totalement rédhibitoires, mais il faut régulièrement faire preuve de patience.
On apprécie en revanche la présence d’une version « brute » d’Android 4.1.2 qui n’a plus grand-chose à prouver, accompagnée d’une bonne quantité d’applications orientées « montagnes et rando ». Vous y trouverez pas exemple les guides de la Plagne, les Deux Alpes ou encore les 3 Vallées, mais également une encyclopédie des oiseaux ou des fleurs et multiples apps météo. Rien d’exclusif, cependant, puisque l’ensemble de ces outils est disponible gratuitement ou en version d’évaluation sur le Play Store.

Pour conclure, il semble évident que le Quechua Phone 5 est un smartphone partant d’une excellente idée, mais qui souffre des multiples concessions faites pour maintenir son prix en dessous de 230€. Le produit est bien conçu à l’extérieur et s’avère effectivement très résistant, en plus d’être doté d’une excellente autonomie. Malheureusement, il faudra faire l’impasse sur un appareil photo digne de ce nom, sur un écran agréable d’utilisation ou encore sur des performances suffisantes pour garantir un usage polyvalent. Dans le cadre bien précis d’une utilisation « 100% sportive », le produit semble cependant avoir sa place, en complément d’un deuxième smartphone plus qualitatif.