Procès Simone Gbagbo : Les organisations des droits de l'homme divisées

  • 31/05/2016
  • Source : Lebabi.net
A l'ouverture du procès de Simone Gbagbo ce mardi devant la Cour d'assises d'Abidjan pour crimes de sang et crimes contre l’Humanité, parties civiles et représentantes de victimes ont annoncées qu'elles ne participeraient pas au procès car les droits élémentaires des victimes ont été bafoués.

 Pour la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH), la Ligue Ivoirienne des Droits de l’Homme (LIDHO) et le Mouvement Ivoirien des Droits Ivoiriens (MIDH), la comparution de Simone Gbagbo seule dans un dossier complexe aux multiples responsabilités n'a pas de sens.
 
"Nos avocats n'ont pas eu accès à toutes les étapes de la procédure. N'y ayant pas eu accès, sur quelle base vont-ils défendre leurs dossiers ?", s'interroge Pierre Kouamé Adjoumani, président de la LIDHO. "Cela ne servira à rien d'aller faire de la simulation", a-t-il ajouté, évoquant un procès qui manque de "pertinence".
 
« Simone Gbagbo doit être jugée mais elle doit être bien jugée », confie ainsi l'un de leurs membres.
 
Cependant, la Commission Nationale des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire (CNDHCI), se réjouit de l’ouverture des procès, a confirmé sa participation au procès, invitant les autres organisations à faire de même.
 
"Sans préjuger de la pertinence de ces arguments, la CNDHCI voudrait inviter ces organisations à participer à ce procès parce qu’elles restent convaincues que c’est la meilleure tribune pour faire entendre la cause des victimes" indique l'organisation dans un communiqué.
 
"Pour sa part, la Commission voudrait rassurer l’opinion nationale et internationale qu’elle ne manquera pas d’observer ce procès et se réserve le droit de se prononcer sur celui-ci."
 
 Déjà condamnée l'année dernière à 20 ans de prison pour atteinte à la sureté de l'Etat, l'ancienne première dame doit comparaitre pour crimes contre l'humanité.
 
La CPI continue de réclamer l'extradition de Simone Gbagbo, malgré le refus clair opposé par le président Alassane Ouattara. Les autorités politiques et judiciaires ivoiriennes affirment être désormais en capacité d'organiser un procès impartial et exemplaire.