Pardon pour Edward Snowden : la Maison Blanche dit "non"

  • 28/07/2015
  • Source : lesechos avec AFP
Plus de 160 000 Américains avaient signé une pétition pour demander un pardon présidentiel pour l'analyste à l'origine des révélations sur l'espionnage mondial de la NSA.

C'est non. La Maison Blanche a opposé une fin de non recevoir aux 167.954 citoyens américains qui réclamaient le pardon sans condition pour Edward Snowden, ancien consultant de la NSA qui a dévoilé l'ampleur du réseau d'espionnage électronique américain. La pétition avait été soumise sur la plateforme officielle du gouvernement américain "We The People" (Nous, le peuple) le 9 juin 2013 . Le gouvernement américain avait promis de donner une réponse à toute pétition dépassant les 100.000 participants .
Edward Snowden "devrait rentrer aux Etats-Unis, pour y être jugé par ses pairs et non pas se cacher derrière un régime autoritaire. Pour l'heure, il fuit les conséquences de ses actes", a déclaré Lisa Monaco, la conseillère du président Barack Obama en matière de sécurité intérieure et de lutte contre le terrorisme, dans une réponse à la pétition.
Inculpé pour espionnage aux Etats-Unis, l'informaticien, qui s'est réfugié en Russie, risque jusqu'à 30 ans de prison dans son pays. Il a volé de très nombreux documents secrets lors de son passage au sein de la National Security Agency (NSA), l'une des agences de renseignements les plus secrètes des Etats-Unis, spécialisée dans l'interception des communications électroniques.

"Snowden est prêt à accepter les conséquences légales de ses actes"

Les documents que M. Snowden a remis à des journalistes ont révélé des programmes d'espionnage à l'ampleur jusque-là totalement insoupçonnée. La collection par la NSA de métadonnées des appels téléphoniques y compris aux Etats-Unis et sans aucun contrôle judiciaire avaient particulièrement inquiété les défenseurs des libertés individuelles.
"L'équilibre entre notre sécurité et les libertés civiles qui est exigé par nos idéaux et notre Constitution mérite un débat vigoureux, et que ceux qui souhaitent en débattre le fasse ici, chez nous", a souligné Mme Monaco.

Un argument auquel s'oppose depuis longtemps les soutiens d'Edward Snowden, au premier rang desquels Glenn Greenwald. Le journaliste du Guardian et fondateur du site "The Intercept", spécialisé dans les révélations Snowden, considère que si Edward Snowden devait comparaître aux Etats-Unis, il ne pourrait pas publiquement s'exprimer du fait de l'Espionage Act, une loi draconnienne datant de 1917 qui est à la base des attaques légales du gouvernement américain. "Snowden est prêt à accepter les conséquences légales de ses actes ", poursuit Dan Froomkin, un journaliste de The Intercept.