Même libéré, Gbagbo pourrait ne pas rejoindre Abidjan

  • 24/05/2014
  • Source : Soir Info
C’est au mois de juin prochain au plus tard que les juges de la Cour Pénale Internationale (Cpi) vont confirmer ou infirmer les charges qui pèsent contre Laurent Gbagbo.

Avant cette décision fortement attendue par les partisans de l’ancien président ivoirien, plusieurs responsables politiques proches de lui n’ont eu de cesse de qualifier d’imminent le retour en Côte d’Ivoire du fondateur du Front Populaire Ivoirien (Fpi). Cependant, les choses pourraient ne pas être aussi simples, même en cas d’infirmation des charges et de mise en liberté de Laurent Gbagbo.
 
A en croire les explications de la Cour basée à La Haye, dans ce cas de figure, un retour en Côte d’Ivoire n’est guère systématique.

« Sous réserve de la disposition 2 ci-dessous lorsqu’une personne remise à la Cour est libérée parce que la Cour n’est pas compétente, que l’affaire est irrecevable au regard des alinéas b), c) ou d) du paragraphe 1 de l’article 17, que les charges n’ont pas été confirmées au regard de l’article 61, que la personne a été acquittée lors du procès ou en appel, ou pour toute autre raison, la cour prend, aussitôt que possible, les dispositions qu’elle juge appropriées pour le transfèrement de l’intéressé, en tenant compte de son avis, dans un État qui est tenu de le recevoir, ou dans un autre État qui accepte de le recevoir, ou dans un État qui a demandé son extradition avec l’assentiment de l’État qui l’a remis initialement.
En l’espèce, l’État hôte facilite le transfèrement conformément à l’accord visé au paragraphe 2 de l’article 3 et aux arrangements y relatifs », nous a indiqué Fadi El-Abdallah, porte-parole de l’instance judiciaire internationale lors d’un entretien réalisé via internet, hier, jeudi 22 mai 2014.
 
En clair, même en cas de libération, Laurent Gbagbo n’aura pas le loisir de prendre l’avion pour la destination de son choix comme on aurait pu le croire. En ce qui concerne la décision des juges, Fadi El-Abdallah a indiqué qu’elle ne sera certainement pas rendue lors d’une audience publique. En outre, selon ses explications, il n’est pas nécessaire que toutes les charges soient retenues pour qu’on aboutisse à un procès. Une seule d’entre elles confirmées contre Laurent Gbagbo pourrait rallonger de quelques années son séjour à la prison de Scheveningen.

« Suite au document déposé par le Conseil de la Défense le 14 avril 2014 dans l’affaire Le Procureur c. Laurent Gbagbo devant la Chambre préliminaire I de la Cour Pénale Internationale (CPI), la Chambre a désormais 60 jours pour rendre sa décision concernant la confirmation des charges. Sauf si les juges de la Chambre préliminaire décident autrement, il n’y aura pas d’audiences pour la confirmation des charges et la décision sera prise par écrit. La procédure concernant la confirmation des charges n’est pas un procès. C’est une étape préliminaire visant à déterminer si oui ou non l’Accusation dispose de suffisamment de preuves pour qu’un procès ait lieu devant une Chambre de première instance (…) Si une ou plusieurs charges sont confirmées, l’affaire est renvoyée en procès », a-t-il ajouté............