Maurice Kacou Guikahé (Président du comité exécutif du PDCI) :’’Le Président de la République est forclos’’

  • 16/03/2020
  • Source : Linfodrome
On en sait un peu plus sur les raisons du boycott par l’opposition du projet de loi portant révision de la constitution 2016-886 du 8 novembre 2016. Lors du meeting du PDCI-RDA organisé à la place Jean-Paul 2 à Yamoussoukro Maurice Kacou Guikahué, Président du Comité Exécutif du PDCI-RDA qui a indiqué que ‘’ce meeting a été initié aujourd’hui principalement pour dire non à la constitution’’ s’est voulu sans équivoque.

Suite à tous les différents intervenants issus des différents partis politiques de l’opposition, des plateformes URD, EDS, du groupement CDRP et autres mouvements qui se sont succédé au perchoir, solidaires du refus de la modification de la constitution, le Président du Comité Exécutif qui les a encouragés. Et de mentionner que « nous avons eu raison de dire non à cette modification de la constitution pourquoi ? » Et le Président du comité exécutif de répondre à sa propre interrogation : « Notre pays, la Côte d’Ivoire fait partie de la CEDAO. Et le protocole de la CEDEAO relatif à la démocratie, à la bonne gouvernance prescrit en son article 2 qu’aucune modification de la loi électorale ou de la constitution ne peut se faire sans majorité des acteurs politiques dans les six mois précédant l’élection. Alors qu’est-ce que les gens du RHDP ont fait ? Ils ont dit que l’élection c’est le 31 octobre 2020. Donc nous avons jusqu’au 31 mars 2020 pour tout changer. Erreur d’interprétation juridique. Parce que notre code électoral dit que les listes électorales doivent être publiées trois mois avant le jour du vote. Donc si on vote le 31 octobre 2020, le 31 juillet 2020 on affiche la liste provisoire et on appelle les Ivoiriens aux contentieux. Dès que le contentieux de la liste électorale commence les élections ont commencé. Anarchique. On dit pour être candidat, c’est deux mois avant le jour. Donc jusqu’au premier septembre on a le droit d’être candidat. A partir du 1er septembre 2020, on ne prend plus de candidature. Donc le processus électoral commence le 31 juillet 2020, eux, confondent les élections avec le vote. Le samedi 31 octobre 2020, c’est le jour du vote. Mais les élections commencent le 31 juillet 2020 », a expliqué Maurice Kacou Guikahué.

Au terme de cet argumentaire, il a conclu pour dire : « Donc le Président de la République est forclos. S’il voulait renouveler la constitution, il l’aurait fait au plus tard le 31 janvier 2020. ». Mieux, il a justifié les raisons profondes de la décision des parlementaires de l’opposition à boycotter le projet de loi portant révision de la constitution de 2016 en ces termes : « Nous avons le droit avec nous. Nous allons lutter. Quand nous allons commencer ici à porter plainte à Abuja, les gens n’ont pas cru. Vous avez vu la dernière fois. Et la même chose. Nous sommes donc dans nos droits. Et je voudrais nous féliciter, nous les parlementaires de l’opposition qui avions dit non. Parce que nous étions en train de rentrer dans un processus illégal, un processus qui va contre les lois de la CEDEAO dont nous avons signé toutes les chartes. Donc nous avons raison. Quand tu as raison, Dieu est dedans. Quand tu défends une cause commune on ne peut rien faire » s’est-il félicité.

Et Guikahué de s’adresser à la foule : « Levons-nous. N’ayons pas peur. Défendons notre pays. Pas de changement de la constitution. Merci chers frères et sœurs. Merci aux Députés qui ont compris et qui ne sont pas rentrés dans l’illégalité. Merci aux présidents de partis politiques qui ont compris. Merci aux jeunes, aux femmes, à tous ceux qui sont venus. A partir d’aujourd’hui, opération de bout. En avant », a-t-il arrangué la foule.

 

Pauquoud Charles Noël