Mamadou Koulibaly Du FPI à LIDER, l’itinéraire d’un cavalier solitaire

  • 17/04/2015
  • Source : Le Sursaut
Professeur agrégé en sciences économiques à l’âge de 30 ans, la politique demeure toutefois une ombre au parcours de Mamadou Koulibaly. Du FPI au LIDER, l’ex président de l’Assemblée nationale semble en porte-à-faux avec le peuple ivoirien, susceptible pourtant de le porter à la magistrature suprême.

Entre Mamadou Koulibaly et la politique, le mariage semble contre nature. Tant l’éminent économiste ivoirien broie du noir. Il aura beau décocher des flèches à l’encontre d’Alassane Ouattara dans sa posture d’opposant, l’homme passe aux yeux de beaucoup d’Ivoiriens comme un faquin. Une attitude qui ne peut que piquer la curiosité. En voici deux raisons :
 
Traitrise 
 
Pour les partisans du Front populaire ivoirien (FPI), le nom Mamadou Koulibaly rime fortement avec la traitrise. Ceux-ci n’ont jusque là pas fait leur deuil de la chute suivie de l’arrestation de leur leader Laurent Gbagbo. A en croire ces derniers, Koulibaly a commis l’irréparable.

En effet, il est reproché à l’ex numéro 2 du FPI d’avoir raté le coaching. Laurent Gbagbo arrêté en Avril 2011, les dignitaires du parti en prison ou en exil, Mamadou Koulibaly avait les destinées du FPI entre les mains. Plutôt que d’œuvrer à la reconstruction du parti, il a choisi de départir son image de celle galvaudée du parti à la rose. 
 
Et de mettre sur pied une formation politique : LIDER (Liberté et Démocratie pour la République). Du reste, Koulibaly alors président de l’Assemblée nationale avait brillé par son absence à l’investiture de Gbagbo, le 4 décembre 2010. Puis, il s’était démarqué en reconnaissant le premier, la victoire de Ouattara et les dérives du régime Gbagbo.

Candidat aux prochaines consultations générales, il lui faudra impérativement renouer avec ce parti qui a son mot à dire au regard de son électorat. 47% selon les résultats de la Commission électorale indépendante (CEI) à la présidentielle 2010. La coalition annoncée avec le FPI, version Sangaré Aboudrahamane, est certainement l’expression de son retour à la maison.
 
Trop idéaliste et timoré
 
Outre les reproches des pro-Gbagbo à son égard, le leader de LIDER, est vu comme un être platonique. Aux antipodes des réalités sociales. Reclus dans sa sphère, il descend difficilement dans l’arène auprès des militants. Pour qui, la valse des mots ne suffit pas. D’autant plus que ventre affamé n’à point d’oreille comme le stipule l’adage. Ainsi, Mamadou Koulibaly s’inscrit dans la lignée des présidents de parti tels que Francis Vangah Wodié ou encore Zadi Zaourou. Des leaders émérites qui avaient une longueur d’avance sur leurs époques. 
 
Si leur mérite ne fait l’ombre d’aucun doute, il n’en demeure pas moins qu’ils n’ont pu se forger une toge de leader charismatique. LIDER, parti politique de Mamadou Koulibaly ne repose que sur sa seule personne. Les démissions en cascade du 2 avril dernier sont de nature à témoigner de la réalité de ce parti. Enfin, selon certaines indiscrétions, l’économiste, pourtant loquace, a une attitude aux confins de celle d’Harpagon. Autant de reproches qui font de l’éminent économiste et leader politique, un cavalier solitaire.
 
Cyrille Nahin