M. Alassane Ouattara et la communauté internationale : du récit mirifique à la déception

  • 15/08/2013
  • Source : Autre Presse

Il est dit que les promesses font vivre mais les mauvaises promesses nuisent. Certes, les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent, mais la déception est encore grande pour ceux qui les soutiennent. C’est ainsi qu’il est possible de résumer les relations entre M. Ouattara et les ivoiriens d’une part et entre M. Ouattara et la communauté internationale. Nous verrons dans les lignes qui suivent, qu’en l’espace de deux années, la mauvaise gouvernance de M. Ouattara a fini par décevoir les soutiens les plus irréductibles de l’homme fort d’Abidjan.

M. Ouattara et ses pluies de promesses


Les campagnes électorales sont l’occasion pour certains politiciens de vendre des rêves aux électeurs. Lors de la campagne présidentielle dernière, le candidat Alassane Ouattara, actuel président de la république a fait des promesses mirobolantes aux ivoiriens. Parmi ses nombreuses promesses, il a dit aux ivoiriens qu’il allait gérer le pays avec rigueur et transparence. Ses ministres, ses collaborateurs et lui-même, seraient des exemples en matière de gestion des affaires publiques. Le moins qu’on puisse dire c’est que M. Ouattara affectionne les promesses même aux affaires. Au retour de chacun de ses voyages, comme à l’accoutumée, il annonce toujours des promesses intenables.

Les errements de la gouvernance de M. Ouattara


Il est généralement admis que ceux qui en disent le plus sont ceux qui en font le moins. Il a fallu seulement quelques mois au pouvoir actuel en Côte d’Ivoire, pour montrer ses nombreux défauts. Les scandales de ses ministres ou des amis du président sont légions. Adama Bictogo était soupçonné d’avoir détourné une partie des indemnités qui auraient dû être payées aux victimes de la pollution causée par le déversement de déchets toxiques à Abidjan, en août 2006. Cette somme serait de 4,65 milliards de franc CFA. Il y a eu l’affaire SATAREN-GREENSOL, concernant le ramassage des ordures ménagères où Anne OULOTO était citée. Il y a eu également, l’affaire CELPAID où Kandia Camara a octroyé de gré à gré le marché des inscriptions en ligne à CELPAID, une entreprise de Mamadou Sanogo, ministre de la construction.

Quant aux évasions dans les prisons, les ivoiriens n’ont pas compris pourquoi ce sont deux régisseurs qui ont subi la petite foudre du Président de la république, laissant les hauts responsables en liberté. Dans le partage du gâteau, la première dame, Dominique Nouvian Ouattara n’a pas été oubliée car elle est nommée présidente du conseil de surveillance du comité national de lutte contre la traite, l`exploitation et le travail des enfants.
Le ministre ivoirien de l’énergie et du Pétrole, Adama Toungara a plongé volontairement dans le fleuve tumultueux des scandales des années Ouattara. Dans sa publication n° 648 05/12/2012, la «Lettre du Continent» révélait que le ministre a occupé pendant seize mois au 7e étage de l’hôtel Pullman d’Abidjan, pour un loyer mensuel de 90 millions de FCFA (135 000 €). C’est également au nom de la pratique de la corruption que sa fille Bintou Toungara-Kamara s’est lancée dans les affaires certainement parce qu’elle espère avoir les faveurs d’un régime corrompu. D’ailleurs, son entreprise, Stylus Sarl, a raflé plusieurs contrats avec des sociétés d’Etat placées sous la tutelle du ministère que dirige son père. Les ivoiriens découvrent médusés un président qui travaille uniquement pour son clan.
En 2011, l’attribution du marché de la rénovation des universités alimentait déjà les premiers soupçons quant à la survivance de mauvaises pratiques. Désigné vainqueur sans mise en concurrence, Sidi Kagnassi, était complètement étranger au secteur du bâtiment. L’enveloppe budgétaire a explosé, passant de 72 millions d’euros initialement à 162 millions d’euros.

L’épouse de M. Ouattara est également mêlée à cette corruption.


Au lieu de donner les moyens au ministère de l’économie pour le financement des microprojets, c’est plutôt à madame Ouattara Dominique qu’on donne un milliard de FCFA pour la mise sur pied d’un Fonds d’appui aux femmes de Côte d’Ivoire (FAFCI).
Tout récemment, dans sa parution numéro 663 » La Lettre du Continent » révélait que le DG de la poste de Côte d’Ivoire, Mamadou Konaté, avait attribué début juillet à des membres de sa famille, des marchés publics et ce, sans appel d’offre. Réagissant à cette information, Mamadou Konaté a cru bon d’adresser un droit de réponse à » La lettre du Continent » dans laquelle il dément l’accusation et affirme que La Poste de Côte d’Ivoire n’a nullement l’intention de contourner le code des marchés publics. Comme pour apporter des preuves, le journal publie dans son dernier numéro les preuves de ces marchés passés au gré à gré. Pour rappel, les contrats en question concernent la réhabilitation de sept agences de La Poste. L’heureux bénéficiaire de ces contrats n’est autre que Youssouf Nabi Touré (N-Micro service bureautique), neveu du DG. Dans la foulée, Mamadou Konaté a attribué à sa belle-sœur, Coulibaly Adjara-Sery, DG de la Société ivoirienne de travaux, d’études, de réalisation et de maintenance (Siterm), la rénovation de quatre autres bureaux de poste des villes de M’Bengué, Niellé, Dikodougou et Sinématiali (nord).