LRA : Joseph Kony, le « Messie sanglant », court toujours

  • 30/03/2017
  • Source : Jeune Afrique
En Ouganda, l'armée américaine vient d’annoncer la fin de ses opérations contre une Armée de résistance du Seigneur qui serait réduite à néant. Mais le leader de la LRA, lui, court toujours…

Même les plus palpitantes séries américaines ont une fin. Même celles qui mettent en scène un chasseur de prime qui n’arrive pas à mettre la main sur sa proie. Saddam Hussein pendu, Oussama Ben Laden immergé et Mouammar Kadhafi lynché, le shérif américain avait fait de Joseph Kony le méchant favori de son western planétaire.

Fou religieux noir et christique, promoteur d’un régime fondamentaliste basé sur les Dix commandements, le gourou ougandais de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) avait le pedigree idéal pour cristalliser, il y a quatre ans, les efforts africains des pisteurs américains : embrigadement d’enfants soldats qui auraient représenté, à certaines périodes, 80 % des effectifs de la LRA ; assassinats en série des proches de ceux qu’on enrôlait ; constitution, pour le leader, d’un harem de quarante à soixante esclaves sexuelles à peine pubères ; décapitations, mutilations, viols ou écrasement de nouveaux-nés dans des mortiers…

Selon l’ONU, l’organisation terroriste aurait massacré plus de 100 000 personnes, enlevé plus de 60 000 enfants et provoqué le déplacement d’au moins 1,7 million de personnes. En 2005, la Cour pénale internationale délivrait un mandat d’arrêt à l’encontre de Kony pour 12 crimes contre l’humanité et 21 crimes de guerre.