Des experts indépendants recommandent de prendre régulièrement de l'aspirine à faible dose pour réduire les risques d'infarctus, d'AVC et de cancer colorectal.
Un groupe d'experts indépendants consultés par le gouvernement fédéral américain (USPSTF) recommande de prendre régulièrement de l'aspirine à faible dose pour réduire les risques d'infarctus, d'accident vasculaire cérébral et de cancer colorectal.
L'USPSTF recommande ainsi que des personnes de 50 à 69 ans avec un risque accru de maladies cardiovasculaires dans les dix prochaines années et qui ne sont pas sujettes à des saignements, envisagent de prendre de l'aspirine comme moyen de prévention primaire contre ces pathologies.
Ces recommandations et des analyses les appuyant sont publiées dans la dernière livraison de la revue médicale américaine Annals of Internal Medicine.
Les personnes dans cette tranche d'âge n'ayant pas de risque accru d'hémorragie, dont l'espérance de vie est d'au moins dix ans et qui sont prêtes à prendre de faibles doses d'aspirine tous les jours (de 70 à 81 mg) sont celles qui peuvent probablement le plus bénéficier de cette prévention, ont déterminé ces experts.
Les maladies cardiovasculaires et le cancer du côlon sont les principales causes de mortalité aux Etats-Unis. En 2011, plus de la moitié de tous les décès dans le pays ont résulté d'une crise cardiaque, d'un accident vasculaire cérébral ou d'un cancer.
Le cancer colorectal est la troisième tumeur la plus souvent diagnostiquée chez les hommes et les femmes et la première cause de mortalité par cancer.
Risque d'hémorragie
Toutefois, l'USPSTF souligne le risque d'hémorragie grave de l'estomac, des intestins et dans le cerveau que représente l'aspirine chez certaines personnes.
Le groupe d'experts a également estimé que davantage de recherches étaient nécessaires pour évaluer les bienfaits préventifs de l'aspirine pour les personnes de moins de 50 ans et de plus de 70 ans.
Le modèle informatique sur lequel s'est appuyé l'USPSTF pour ces dernières recommandations suggère en effet que l'aspirine améliorerait également la qualité de vie ou réduirait l'incidence de maladies chez la plupart des personnes qui commencent à en prendre régulièrement en petites doses entre 40 et 69 ans.
Vaste essai clinique
L'aspirine devrait accroître l'espérance de vie pour la plupart des personnes qui commencent à en prendre tous les jours entre 40 et 59 ans, ainsi que pour celles avec un risque élevé de maladies cardiovasculaires entre 60 et 69 ans, estiment ces experts.
Pour les sujets avec un faible risque de ces pathologies, les bienfaits de l'aspirine ne paraissent pas surpasser les effets néfastes potentiels, selon eux.
Un vaste essai clinique sur cette question a été lancé l'an dernier au Royaume-Uni. Intitulé «Add-Aspirin phase III», il va durer 12 ans et concerner 11'000 personnes.
Les vertus préventives de l'aspirine confirmées