Les ouvriers de l'échangeur de la Riviera 2 arrêtent les travaux pour salaire impayé.

  • 26/11/2013
  • Source : APA
Les ouvriers du chantier de l’échangeur de la Riviera 2 à Cocody (commune à l’Est d’Abidjan, ont arrêté mardi les travaux de construction de cette infrastructure pour revendiquer deux mois de salaire impayé, a constaté l’APA sur les lieux.

« Depuis le 15 novembre, ils nous font tourner (en rond) comme des enfants. Ils ont promis nous payer le 15 novembre, après, ils ont dit le 20 (novembre), puis le 22 (novembre), à la fin, ils disent le 26 novembre, (ce jour). On ne peut plus attendre » a fustigé l'ouvrier Luc Somé, visiblement très remonté contre les responsables de la société « Ariane Infrastructure et Développement (AID) ».
 
Selon les manœuvres trouvés sur place, l'entreprise AID leur doit chacun au minimum 3000 FCFA par jour soit 90 000 Fcfa pour certains, et pour d'autres 200.000 FCFA par mois. Au début du chantier, « on acceptait les retards dans le paiement, mais maintenant, on est fatigué, donc, tant qu'ils ne nous paient pas, on ne travaille pas », a renchérit un autre qui a requis l'anonymat.
 
« Au début, quand on faisait des revendications, ils chassaient (radiaient) certains personnes et ils chassent aussi les journalistes qui viennent s'informer sur le sujet », s'est-il plaint, soulignant toutefois, que « nous sommes disposés à reprendre le travail dès que le problème sera réglé ».
 
« Chacun d'entre nous est venu avec ses habits de travail (tenue d'ouvrage), dès qu'on nous paie, on s'en va travailler », a indiqué un autre ouvrier rencontré sur les lieux, qui ne comprend pas l'attitude de l'employeur.
 
Un agent de la société AID a fait savoir que l'entreprise n'était pas en mesure de faire une déclaration avant de recommander les services de contrôle pour avoir plus d'information. La mission de contrôle s'est toutefois refusée de commenter la situation, mais selon l'assistante du Chef de la mission, il s'agit juste d'un « malentendu » et non d'une « grève ».
 
L'entreprise sous-traitante, Alphatech Machinery a aussi déploré cette situation. L'un des responsables de cette structure, M. Alpha a marqué son indignation face à cet arrêt de travail. « Moi, je donne raisons aux ouvriers, parce que quand on travaille, on doit être payé » a-t-il soutenu.
 
« J'ai envoyé un courrier à l'AID pour que la sécurité des personnes (les agents de son entreprise) et des engins (de son entreprise) soit assurée, parce que si ça dégénère… » a-t-il ajouté.
 
Les ouvriers, en petit regroupement sur différents endroits de l'espace aménagé qui sert de bureaux aux entreprises qui prennent part à l'exécution de ce projet, espèrent qu'une solution sera trouvée le plus rapidement possible. Car, affirment-ils, « on a faim, et quand on a faim, on ne peut aller travailler. Et tant qu'on ne sera pas payé, ils ne mangeront pas non plus ici ».
 
Lancé officiellement le 25 novembre 2011, le projet de l'échangeur de la Riviera 2 d'un coût global de 5,3 milliards de Fcfa, est financé par la Banque Mondiale et est piloté par le Projet d'urgence d'infrastructures urbaines (PUIUR), coordonné par Pierre Demba. 
 
En raison de retard accusé dans l'exécution des travaux, sa livraison a été maintes fois reportée. Le ministre ivoirien des Infrastructures économiques, Patrick Achi, a annoncé le samedi 16 novembre dernier que « les travaux sont prévus pour se terminer à fin mars 2014 ».
 
Récemment, les ouvriers du 3ème pont d'Abidjan baptisé, « Pont Henri Kona Bédié », du nom du deuxième Président de la Côte d'Ivoire avaient également observé un arrêt de travail pour des motifs similaires.