Législatives en Algérie : le pouvoir se conforte mais ne convainc pas

  • 06/05/2017
  • Source : Le Monde Afrique
Sans surprise, le Front de libération nationale, (FLN), ex-parti unique, au pouvoir depuis l’indépendance de l’Algérie, a remporté, vendredi 5 mai, les élections législatives, aux côtés de son principal allié, le Rassemblement national démocratique (RND).

Les deux formations, qui forment l’alliance présidentielle, conservent donc la majorité absolue à l’Assemblée. Mais la participation – elle s’est établie à 38,25 % –, un enjeu crucial pour le pouvoir qui voulait en faire un marqueur de sa légitimité, n’a pas été au rendez-vous.

Jeudi, quelque 23 millions d’Algériens étaient appelés à élire leurs députés. L’instance nationale chargée de surveiller le déroulement du scrutin a officiellement dénombré « trente-quatre cas de dépassements » transmis à la justice. La journée a surtout été marquée par la sortie publique du président Abdelaziz Bouteflika venu voter dans son bureau d’El Biar sur les hauteurs d’Alger. Le chef de l’Etat, dont les apparitions sont de plus en plus rares, est apparu en fauteuil roulant et entouré de membres de sa famille, son frère Saïd et ses neveux.

Le FLN en net recul
Selon les résultats officiels annoncés vendredi midi par le ministre de l’intérieur, Nourredine Bédoui, le FLN conserve sa première place avec 164 sièges sur 462, mais il est en net recul par rapport à 2012 (– 51 députés). Son partenaire du RND, dirigé par le directeur de cabinet de la présidence, Ahmed Ouyahia, remporte, lui, 97 sièges, soit 27 de plus qu’en 2012.
Ces variations pourraient notamment s’expliquer par les luttes d’influence entre clans au sein du sérail dans un contexte de succession au président Bouteflika. Les semaines précédant le scrutin avaient ainsi été émaillées de passes d’armes entre les dirigeants du RND et ceux du FLN.