Le témoin P-97 parle de l'article 125, des pillages et de Martin Luther King

  • 10/06/2016
  • Source : Ivoire Justice
Pour la première fois depuis le début du procès, la défense de Charles Blé Goudé prend les rênes pour interroger le témoin. Jean-Serge Gbougnon insiste sur l'absence de preuves de responsabilité de son client dans les actions violentes discriminatoires. Quant à l'accusation, elle apporte quelques éléments à charge.

Avant que la défense ne prenne la parole, Eric Macdonald, le substitut de la procureure, termine son interrogatoire. Il brasse avec le témoin P-97 plusieurs sujets.
 
Un des sujets traités est la bataille des jeunes contre les transporteurs abidjanais. Le témoin explique que certains voyaient les transporteurs (chauffeurs de taxis, bakas etc.) comme ceux qui « répondaient au mot d’ordre d’Alassane Ouattara de ville morte (…) en majorité les transporteurs sont étiquetés comme des partisans d’ADO ».
 
Par la suite, le témoin est interrogé sur les barrages et plus particulièrement sur « l’article 125 ». « C’était une forme de violence, explique le témoin. Elle consistait à prendre des gens, à les battre puis les brûler ». Le témoin ajoute que le 125 tient au fait qu’on jugeait à l’’époque qu’il fallait 100 francs d’essence pour asperger le corps de la victime puis 25 francs d’allumettes. L’accusation oriente ensuite son interrogatoire sur les discriminations.
 
Le témoin affirmera d’abord qu’il a vu des magasins pillés et que les propriétaires étaient en majorité des ressortissants de la CEDEAO (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest) et Macdonald diffusera une vidéo où l’on voit Blé Goudé dire que « les Mauritaniens ont laissé leurs boutiques ils sont partis (…) quand ils vont revenir ils vont trouver de nouveaux boutiquiers »....LA SUITE