Le gouvernement voudrait bloquer TOR et les WiFi gratuits en France

  • 07/12/2015
  • Source : tomsguide.fr
Le Monde publie cette semaine les détails d’une note éditée en interne par la direction des libertés publiques et des affaires juridiques (DLPAJ), à laquelle le quotidien a eu accès, et qui annonce de nouvelles propositions de loi pour lutter contre le terrorisme, notamment sur Internet. Ainsi, plusieurs propositions concernant le Net ont été relevées par le journal, y compris le blocage de l’accès à certains services en France, ou encore la fermeture des réseaux WiFi publics.

Le document en question propose donc « d’interdire les connexions WiFi partagées et gratuites » pendant l’état d’urgence. Typiquement, les connexions FreeWiFi et autres connexions gratuites des bibliothèques et autres fast foods deviendraient illégales, lorsque l’état d’urgence est déclaré, si une telle loi devait être adoptée. Le but de la manoeuvre est, selon le document, de simplifier le travail de la police lorsqu’il s’agit de suivre la trace d’un internaute, en évitant que ce dernier utilise des connexions partagées. L’usage de réseaux WiFi publics aurait en effet pour conséquence de brouiller les pistes.

La deuxième mesure proposée par le document n’est pas moins radicale, puisqu’elle consiste à demander un blocage pur et simple du réseau TOR (The Onion Router) en France. Pour rappel, TOR est un réseau qui a pour but de garantir l’anonymat de ses utilisateurs, en redirigeant chaque connexion à travers une ou plusieurs machines du réseau. En outre, le réseau héberge des sites qui ne peuvent être accessibles que par de biais, et est utilisé pour toutes sortes de buts, y compris des transactions illégales comme de la vente de drogue ou de produits contrefaits. Tout comme les réseaux WiFi, ce service n’est néanmoins pas illégal en soit, mais la police française semble craindre qu’il puisse être utilisé de manière mal intentionnée sans que les utilisateurs laissent de traces exploitables par les autorités.

Certains pays connus pour leurs restrictions draconiennes sur Internet ont déjà pris des mesures plus ou moins permanentes contre TOR, comme la Chine ou l’Iran. La France pourrait donc suivre, du moins en proposant une loi sur le sujet. Le document de la DLPAJ ne manque d’ailleurs pas de préciser qu’une telle mesure pourrait être anticonstitutionnelle.