Le désert nigérien, « un cimetière à ciel ouvert » pour les migrants africains

  • 04/07/2017
  • Source : Jeune Afrique
Une trentaine d'élus de la région d'Agadez, au nord du Niger, se sont alarmés lundi de la situation dans le désert du Ténéré nigérien, devenu d'après eux un "véritable cimetière à ciel ouvert" pour les migrants africains.

Les drames se multiplient dans le désert du Ténéré nigérien. Au début du mois de juin, une quarantaine de migrants, parmi lesquels des bébés, y avaient été retrouvés morts, à proximité d’Agadez, dans le nord du Niger, alors qu’ils tentaient de se rendre en Libye voisine, puis probablement vers l’Europe. Face à cette situation, 37 élus du conseil régional d’Agadez ont tiré la sonnette d’alarme lundi 3 juillet dans un communiqué commun relayé par l’AFP. Le désert du Ténéré nigérien est devenu un « véritable cimetière à ciel ouvert pour les bras valides d’Afrique de l’Ouest et du centre, attirés par le mirage européen », pointent les élus. Ils estiment ainsi que « des centaines de migrants ouest-Africains ont été retrouvés morts, portés disparus ou sauvés in extremis dans le Sahara nigérien » depuis le début de l’année. 

Des routes de plus en plus dangereuses

Porte du Sahara, Agadez est la plus grande ville du nord nigérien, et représente une plaque tournante du trafic d’êtres humains voulant gagner l’Europe. Pour lutter contre les trafiquants, Niamey a voté en 2015 une loi rendant leurs crimes passibles de peines allant jusqu’à 30 ans de prison. 

Pour éviter les patrouilles de l’armée qui tentent d’intercepter les convois transportant des clandestins, les candidats à l’immigration empruntent des routes de plus en plus dangereuses. Dans leur communiqué, les élus expliquent notamment que « les passeurs contournent » désormais les pistes habituelles menant en Libye où se trouvent les « points d’approvisionnement en eau »...