Le CNP retire la carte de journaliste professionnel de Guillaume Gbato pour "manquement inacceptable"

  • 09/07/2015
  • Source : Lebabi.net
Le Conseil National de la Presse (CNP), dans un communiqué, signé de son président, Raphaël Lakpé, dont Lebabi.net a reçu une copie, a décidé du retrait, d'une durée de six mois, de la carte de journaliste professionnel de Guillaume Gbato, par ailleurs secrétaire général du Syndicat National de la Presse Privée de Côte d'Ivoire (SYNAPPCI) pour "manquement inacceptable"

Selon le CNP, un article paru dans l'édition N°301 du 10 mars du bihebdomadaire "l’Éléphant déchaîné" qui titrait : "Presse ivoirienne-la face noire du SYNAPPCI-fausse déclaration sur les deux millions de Ouattara-la 406 grise du SYNAPPCI bradée-les dons du FSDP dilapidés-la réaction de Guillaume Gbato", signé du journaliste Ali Touré qui tient sa source d'un rapport/aveu du journaliste Dago Wakouboué Samuel, alias Sam WAkouboué, trésorier général du SYNAPPCI fait de graves révélations sur Sam WAkouboué et Guillaume Gbato, qui ont utilisé des biens appartenant au syndicat dans des activités étrangères à l'objet syndical.
 
L'affaire démarre en 2012 où la présidence de la République apporte un appui financier de deux millions de francs CFA au SYNAPPCI pour l'organisation de son congrès, cependant l'auteur de l'article révèle que c'est la somme de 500 000 francs CFA qui a été déclarée au bureau.
 
Interrogé sur le reste de l'agent, M. Gbato a alors indiqué que "s'il y a eu mauvaise gestion, c'est à Sam WAkouboué d'en rendre compte."
 
Quant à M. Wakouboué, il soutient que c'est M. Gbato qui l'a contraint à déclarer 500.000 francs CFA au lieu des deux millions prévus.
 
En plus de ce don, le journal a également révélé que plusieurs dons du Fonds de Soutien et de Développement de la Presse (FSDP) ont également été détournés à d'autres fins.
 
MM. Sam Wakouboué et Guillaume Gbato ont alors été convoqués le mardi 12 mai 2015 à 15h pour être entendus séparément, mais M. Gbato a brillé par son absence.
 
Au cours de son audition, M. Wakouboué a avoué avoir touché deux millions de la présidence, destinés à l'organisation du congrès de 2012, comme l'atteste le courrier des services compétents de la présidence lui étant adressée, mais a déclaré 500.000 francs CFA au bureau, le reste de l'argent, soit 1.500.000 ayant servi aux besoins personnels de M. Gbato.
 
Se prononçant sur le parc auto du syndicat, il a également révélé qu'un des véhicules de marque Peugeot 406, acquis avec la subvention du FSDP a été vendu sur instruction de M. Gbato à 1.300.000 francs CFA, à l'insu du bureau syndical.
 
Il accuse notamment le secrétaire général d'avoir dilapidé d'importantes sommes d'argent accordées par le FSDP dans le cadre des activités du syndicat et maintient "qu'aucune dépense n'a été effectuée sans l'ordonnance de M. Gbato en sa qualité de seul ordonnateur des dépenses comme le stipule le statut du syndicat."
 
A son tour, M. Gbato qui dit avoir déjà donné sa position sur cette affaire, dénie d'abord "toute compétence au CNP pour connaitre le dossier", rejette ensuite en bloc toutes les accusations portées à son encontre et affirme n'avoir "jamais eu connaissance de la correspondance de la résidence, allouant deux millions au SYNAPPCI.
 
Les deux déclarations étant contradictoires, le CNP a alors décidé de confondre les deux protagonistes, mais M. Guilaume Gbato ne s'est pas également  présenté à la dernière convocation du 10 juin 2015.
 
Le conseil déplore notamment des propos "d'une extrême gravité" à son encontre, tenu par le secrétaire général du SYNAPPCI lors d'une conférence de presse tenue le 11 juin 2015.
 
"Nous tenons à dénoncer tous les actes de sabotage et de distraction qui tendent à nous tirer vers le bas, et malheureusement au nombre de ces actions, une procédure illégale intentée par le CNP contre le secrétaire général du SYNAPPPCI (...) Nous sommes déterminés à faire triompher le droit et la loi sur les abus, d'où qu'ils viendront. Et que tous les membres du CNP le note bien (...) Le CNP n'est pas à son premier abus d'autorité." avait déclaré le représentant du SYNAPP-CI.
 
Le CNP trouve "surprenante" la réaction de M. Gbato et se dit compétente selon l'article 16 du décret n°2006-196 du 28 juin 2006 portant organisation et fonctionnement du CNP tel que modifié par le décret N°2012-309 du 11 avril 2012.
 
Le conseil affirme également que M. Gbato s'est rendu coupable de l'"infraction d'injure" telle que définie à l'article 78 de la loi portant régime juridique de la presse et a donc décidé du retrait de la carte de journaliste professionnel de M. Gbato Guillaume pour une durée de six mois.
 
"La commission paritaire d'attribution de la carte de journaliste professionnel et de professionnel de la communication est chargée de l'exécution de la présente mesure" indique le président du CNP.
 
M. Gbato disposant toutefois d'un délais de 30 jours à compter de la notification qui lui sera faite pour saisir la juridiction compétente. 

APR/LBB