La prématurité même tardive est dangereuse pour les bébés

  • 11/12/2014
  • Source : topsante.com
Accoucher à 8 mois ne serait pas sans risque pour la santé du bébé, selon le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire de l'Institut de veille sanitaire (InVS) publié le 9 décembre 2014.

L'InVS révèle dans son bulletin d'informations (le BEH) que la prématurité tardive (à 35-36 semaines d'aménorrhée (SA)) et les naissances à 37-38 SA qui sont d'habitude considérées comme le terme de la grossesse restent dangereuses pour la santé des bébés. La durée normale d'une grossesse est de 40 à 41 SA.

La professeur Catherine Quantin, chef de service du service Biostatistique et Informatique Médicale du Centre Hospitalier Universitaire de Dijon, a analysé les données de la base nationale du PMSI (Programme de médicalisation des systèmes d'information). Elle a évalué la surmorbidité (les maladies associées) et la surmortalité néonatales associées à la prématurité modérée (35-36 SA) et au terme précoce (37-38 SA). Elle a aussi analysé l'impact à court terme (à moins d'un an) de ces accouchements.

Les résultats de l'étude révèlent plus les bébés sont prématurés, plus ils risquent d'être hospitalisés. A 38 SA les enfants sont 8,8% à avoir été hospitalisés, contre 6,4% à 39-41 SA.

«Notre étude confirme que naître à 35-38 SA est un facteur de risque de mortalité et de morbidité néonatale et infantile chez les enfants et que, contrairement à l'idée couramment admise, les enfants nés à 37-38 SA sont plus à risque que ceux nés à 39-41 SA » explique la chercheuse. « Ces constatations devraient conduire à la redéfinition de ce qu'est une naissance à terme et à une modification des indications de déclenchement et de césarienne programmée à 37-38 SA».

Les enfants qui naissent à 35-38 SA représentent environ 25% des naissances et des bébés nés à 39-41 SA 73% des naissances uniques.

« Ces populations quantitativement très importantes méritent une attention particulière, car leur pronostic est altéré dès la période néonatale et les conséquences à long terme restent à préciser», conclut l'étude.