La hausse du tarif des appels « insupportable » pour les revendeurs

  • 27/02/2014
  • Source : Alerte-info
Assis derrière une cabine téléphonique, un box aménagé servant à proposer des services de télécommunications, Obouo Gougou (38 ans), un revendeur de recharges à Marcory (Sud Abidjan), juge « insupportable » la taxe de 3% sur les tarifs des appels téléphoniques instituée par le gouvernement ivoirien.

« Pour ne pas s’asseoir à la maison et ne rien faire, on est obligé de faire avec », affirme Obouo Gougou quelque peu désespéré de voir son gain réduit, avant d’ajouter que « sur un transfert de 10.000 Fcfa, vous avez pratiquement 400 Fcfa comme bénéfice ».
 
Avec cette hausse sur les coûts des communications, ceux qui font les souscriptions, ont « constaté » un renchérissement des tarifs de l’opérateur mobile libanais Koz, qui prélève 250 Fcfa pour 15 minutes contre 200 Fcfa auparavant, affirme-t-il.
 
Concernant la société de téléphonie mobile Moov, un groupe émirati, les souscriptions, précédemment facturées à 150 Fcfa les 30 minutes, sont passées à 200 Fcfa pour 20 minutes puis à 220 Fcfa pour dix minutes « aujourd’hui », fait observer Gougou.
 
On « ne peut pas concevoir un budget » dans la revente des recharges, « c’est un truc pour te nourrir toi seul, si tu as une famille, ce n’est pas la peine », estime Gougou, soutenant que cette activité permet de « vivre de au jour le jour en mettant quelque chose sous la dent ».
 
 Pour Franck Djebotaud (22 ans), un commercial dans une structure « partenaire » à Orange (France), un autre opérateur de téléphonie mobile, parcourt sur sa vieille moto la commune de Marcory, pour approvisionner les comptes de certains revendeurs et procéder à des encaissements.
Les entreprises de téléphonie mobile « sont à 4% pour tous les réseaux » en termes de ristourne, selon Djebotaud, qui souhaite que le bénéfice net passe à un taux de « 6% pour encourager les revendeurs à mieux travailler » et constituer un fonds de roulement.
 
Installée sous un arbre, dans la commune du Plateau, le quartier des affaires d’Abidjan, Fatoumata Dembélé, la vingtaine, une revendeuse de recharges téléphoniques, attend d’épuiser sa commande de 15.000 Fcfa pour la journée.
Sur 5.000 Fcfa, Fatoumata dit gagner 200 Fcfa, avant de confier que cette hausse des coûts de la communication n’ »arrange pas » les petits détaillants comme elle qui réalise en moyenne 10.000 Fcfa par mois comme bénéfice après avoir soustrait les frais de nourriture ou de transport.
 
Positionné à un carrefour au Plateau, quasiment en bordure de route, Lamine Coulibaly, la trentaine, un autre revendeur de recharges, ne cache pas son mécontentement après cette augmentation sur les tarifs des appels téléphoniques.
 
« C’est dommage parce que nos pourcentages sont très maigres et la marge bénéficiaire est de 4%, s’il faut couper encore 3% (alors) qu’on ne gagne rien (…) vraiment je suis contre », laisse entendre Lamine, assis dans un gros box de couleur jaune.
 
Les autorités devraient « revoir » cette imposition fiscale « parce qu’il n’y a pas de travail et c’est cette activité qu’on fait pour se défendre (gagner notre pain quotidien) », plaide Lamine Coulibaly, qui pointe du doigt une réduction du gain des revendeurs de recharges.
PAL/GBK