La Côte d'Ivoire profite des réformes

  • 03/01/2017
  • Source : L'Express
Alors que les pays dépendants du pétrole pâtissent de la chute de l'or noir, les moins riches en ressources naturelles ont de meilleures perspectives.

Pour les poids lourd africains, gros exportateurs de pétrole ou de matières premières, 2016 aura été l'année des chocs. Celui de la chute du prix de l'or noir, entraînant l'Angola et le Nigeria ou la Guinée équatoriale dans la récession. Puis celui du ralentissement de la croissance du partenaire chinois, si gourmand en platine sud-africain, cuivre zambien et autres produits agricoles.  

De quoi bouleverser fortement les équilibres économiques de la région, avec des effets toujours visibles en 2017. "Il y aura une légère reprise, mais pas de rebond", prévient Anne-Sophie Fèvre, de la Coface.

Les cours des matières premières devraient en effet se stabiliser, voire augmenter très légèrement, mais à un niveau insuffisant pour permettre aux Etats africains de renouer avec les forts rythmes de croissance qu'ils ont pu connaître.  

"Ce qui est inquiétant, c'est que ces pays sortent de la crise avec moins d'amortisseurs et des finances publiques fragilisées", analyse Stéphane Alby, chez BNP Paribas. "Dans les pays sinistrés, un ajustement insuffisant pourrait exacerber les difficultés économiques qu'ils subissent déjà", renchérit Marc Friso, de la Société générale.  

La Côte d'Ivoire profite des réformes

En face, ironie de l'histoire, les Etats plus pauvres en ressources naturelles, comme le Ghana, la Tanzanie ou le Burkina Faso, jouissent d'une santé insolente et devraient se maintenir sur la trajectoire de forte croissance suivie depuis une dizaine d'années. Portée par le textile et l'agroalimentaire, l'Ethiopie espère caresser les 7,5% de croissance en 2017.  

Mais la palme revient à nouveau à la Côte d'Ivoire, qui profite à plein des réformes mises en place après la grande crise de 2000: sécurisation du cadre des investissements étrangers, stabilisation de la monnaie, lutte massive contre la corruption... Surtout, le pays n'oublie pas d'investir massivement dans l'éducation et la formation, qui atteindront cette année près de 22% du budget national. 

Le risque

Une rechute du géant sud-africain, qui souffre d'un chômage endémique, d'une inflation rampante et d'une monnaie en chute libre.